Monaco-Matin

L’idole des jeunes déchaîne les passions à Nice

Félicien Tordo, ancien photograph­e, était aux premières loges du tout premier show dans la baie des Anges. C’était en juillet 1961 dans la salle du Nouveau Casino, à l’époque, rue Deloye

- SAHRA LAURENT slaurent@nicematin.fr

C’est l’un de ses « souvenirs mémorables ». Félicien Tordo, ancien photograph­e profession­nel a aussitôt réagi au décès de Johnny Hallyday. Pour lui rendre hommage, à sa manière, le Niçois a exhumé des clichés réalisés en juillet 1961. Ce soirlà, le chanteur est à l’affiche du Nouveau Casino. Une salle, qui est à l’époque, implantée rue Deloye, à quelques pas de la place Masséna et des Galeries Lafayette. « C’est un souvenir particulie­r parce que c’est la première fois que je voyais toute une équipe autour d’un chanteur. Tous ces profession­nels autour de lui avaient d’emblée compris que c’était une vedette », confie le Niçois. Dans son livre Mémoire de photograph­e, Félicien Tordo revient sur ce concert exceptionn­el et l’émoi des fans.

« Ambiance survoltée»

« À 20 heures, la rue où se trouvait ce music-hall était noire de monde et la police venue en renfort, n’était pas de trop », écrit-il. Il raconte sa rencontre avec l’artiste, alors âgé de 18 ans : « Dans les coulisses, je rencontrai le jeune Johnny Hallyday absolument décontract­é, plaisantan­t avec des amis. C’était un très beau garçon blond aux yeux bleus. » Le photograph­e niçois, se remémore la programmat­ion quelque peu « farfelue » pour ce concert. La première partie du “French Elvis” est assurée par l’humoriste Sim. D’ailleurs, après le show, «Sim désopilant, torse nu, joua à l’Apollon : Johnny, amusé, s’empressa de le prendre en photo ». Après le passage de l’humoriste sur les planches niçoises, déploiemen­t de sécurité »,

« le bas de la scène fut investi par des policiers en uniforme, placés là pour éviter que les ardents fanatiques du rock ne montent rejoindre leur idole (notre photo ci-dessus). Je n’avais jamais vu un tel déploiemen­t de sécurité pour un concert. Côté coulisses: un des musiciens pestait après Johnny qui semblait ne pas avoir accordé sa guitare ». Puis, le show. Le vrai. Qui débute « dans une ambiance survoltée ». Le photograph­e garde des images en tête : « Johnny s’investissa­it à fond dans des contorsion­s très scéniques, tout en jouant de la guitare ».

Johnny escorté par les policiers

Et, très vite, les « premiers succès furent réclamés par ses fans» .Et Souvenir, souvenir, Laisse les filles ou encore Tu parles trop, titres phares du début des années 1960 ont résonné dans la salle niçoise. À la fin de ce concert exceptionn­el, « le départ de Johnny Hallyday fut à lui seul un événement! Des jeunes filles criaient et se bousculaie­nt pour l’approcher. Il dut son salut à un panier à salade [fourgon de police] qui fila dans la nuit, emportant le chanteur, loin de ses admiratric­es un peu trop excitées. » Pour Félicien Tordo, ces photos, c’est sa manière à lui de rendre hommage à ce monstre de la chanson française. «Les paroles s’envolent. Les écrits restent et les photos témoignent », aime à dire Félicien Tordo. Ces clichés en noir et blanc témoignent de l’insoucianc­e d’une époque. De l’énergie de ce jeune artiste qui deviendra LA star française.

 ?? (Photo Sébastien Botella) (Photos Félicien Tordo) ?? Félicien Tordo, photograph­e niçois, a immortalis­é le premier grand concert de Johnny Hallyday à Nice. confie-t-il. Johnny et Sim, dans les coulisses. Félicien Tordo. « Je n’avais jamais vu un tel
(Photo Sébastien Botella) (Photos Félicien Tordo) Félicien Tordo, photograph­e niçois, a immortalis­é le premier grand concert de Johnny Hallyday à Nice. confie-t-il. Johnny et Sim, dans les coulisses. Félicien Tordo. « Je n’avais jamais vu un tel

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