Monaco-Matin

« Il n’a fait que parler de sa femme »

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« Je fais partie de son fan club officiel Limited Access et des Amis de Johnny. Il était partie intégrante de ma vie et toutes ses chansons m’ont accompagné dans mes joies, mes peines, mes premiers baisers, mariage, divorce, naissance de mon fils... J’ai vu Johnny jouer neuf fois à Menton : à l’époque (dans les années 60 et 70), il venait en juillet et en août et se produisait au parc de la Madone, au stade Lucien-Rhein, au Théâtre de verdure ou encore au Casino... Il a d’ailleurs évoqué Menton dans l’une de ses chansons Douces filles de 16 ans... J’ai gardé de lui son peigne que j’ai récupéré au parc de la Madone, mais aussi une bouteille d’eau et un coussin lancé dans la foule au stade de Garavan... Si je fais le compte, je l’ai vu près de 38 fois sur scène à Menton, Nice, Monaco, Fréjus, Marseille... et bien sûr aussi à Paris. J’ai deux regrets aujourd’hui : ne pas avoir assisté au concert phénoménal qu’il a donné pour ses 50 ans au stade de France et n’avoir pas pu faire aboutir mon projet de monter une grande exposition en son honneur au palais de l’Europe de Menton il y a une dizaine d’années... C’était un homme de coeur, d’une grande générosité, il a consommé la vie et aujourd’hui, je pleure vraiment ... »

Georges Marinello : « Une journée mémorable »

« Je vais vous raconter une anecdote qui s’est passée il y a 50 ans à Saint-Tropez. J’avais 17 ans et je l’ai croisé dans un restaurant. Le patron avait foutu tout le monde dehors pour que Johnny reste tranquille. Il jouait au baby-foot, seul contre l’acteur Mario David et un autre type. Moi, j’étais contre un pilier, je les regardais. D’un coup, il s’interrompt et me demande : « Tu veux jouer ? » Tu parles que je voulais jouer ! Donc, j’ai passé l’après-midi à enchaîner les parties avec lui. Je l’ai revu, cinquante ans après, et je lui ai parlé de ce moment. Il m’a dit : « Mon p’tit gars, faut pas me dire Johnny Hallyday a donné de nombreux concerts à Menton, mais il avait un lien bien plus fort avec la cité... Son ex-femme, la comédienne Nathalie Baye a vécu toute son adolescenc­e sur l’avenue Katherine-Mansfield à Garavan ! Elle a intégré l’académie de danse classique Princesse Grace à Monaco. Elle était l’élève de la danseuse Marika Besobrasov­a. Georges Marinello, Jean-Marie Ferraro et Bernard Laboureau : trois Mentonnais inconditio­nnels de Johnny.

ça. Ce que tu me dis, c’est bien. Mais c’était il y a 50 ans... C’est super vieux ». Pour moi, ça restera quand même une journée mémorable. »

Bernard Laboureau : « Maintenant, je me sens seul »

Après lui avoir consacré une exposition de peintures en 2015 à l’Orangeraie, intitulée « Quoi ma gueule ? - Hallyday-Laboureau», Bernard est triste depuis cette terrible annonce : « Ce matin, Johnny m’a donné le blues. Il est parti sur son Harley Davidson allumer le feu aux étoiles et... moi je reste là avec ma jeunesse, mes souvenirs qui en prennent un coup derrière les oreilles. Je l’ai connu à Avoriaz en 1969 quand j’avais 33 ans. Il m’a accompagné toute ma vie et maintenant je me sens seul...» Jean-Marie Tomasi n’a jamais été un grand fan des chansons de Johnny. Il a pourtant eu la chance de le rencontrer, en toute intimité, lors du troisième concert de l’artiste à Menton, le dimanche  août . « À l’époque j’étais adjoint au maire chargé de l’animation et de la culture. Cette année-là, il y avait une très importante programmat­ion au théâtre de Verdure : Coluche, Michel Sardou, Serge Lama, Johnny Hallyday et même Sylvie Vartan, sa femme à l’époque », se souvient Jean-Marie Tomasi. Alors que   fans de la rock star se massent dans le parc de la Madone, Johnny se chauffe en loge. «Je suis allé le voir avant le concert et j’ai eu la chance de parler une trentaine de minutes avec lui », reprend-il. « Il n’a fait que parler de sa femme Sylvie Vartan, qui devait se produire sur la même scène la semaine suivante. Il me racontait comment elle avait changé sa vie. Et puis, avant de monter sur scène, il m’a dit : Occupe-toi bien de ma femme. Je retiendrai­s cette phrase toute ma vie et l’image de quelqu’un de sympathiqu­e, disponible mais surtout d’une grande humilité ».

« J’étais très bien placé. Je le voyais depuis les coulisses. Le public était déchaîné. On avait l’impression que chaque chanson était la dernière tellement il se donnait ».

« Il a bu sa bouteille d’eau d’un trait et l’a jetée dans le public. Sur   personnes, il a fallu que la bouteille s’écrase sur Emmanuel Aubert, le député-maire de l’époque. Son costume beige était maculé d’eau et ça a beaucoup fait rire le public ». Deux clichés de Johnny Hallyday, lors de ses passages sur la scène du Théâtre de Verdure de Menton, en août  et .

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