Monaco-Matin

Délocalise­r le Louis-II pour faire des appartemen­ts?

Voilà l’idée formulée hier soir par Union Monégasque : récupérer le foncier du stade pour loger les Monégasque­s, et construire un stade sur une commune limitrophe

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

L’idée peut paraître loufoque. Voire carrément barrée. À moins qu’elle n’amène à réfléchir. En réunion publique hier soir, Union Monégasque a formulé la propositio­n suivante : déplacer le stade Louis-II pour récupérer l’emprise foncière de huit hectares que représente le bâtiment dans le quartier de Fontvieill­e. « Il n’y a plus de terrain constructi­ble en Principaut­é, commente Jean-Louis Grinda. Alors nous portons cette propositio­n sérieuse et novatrice. Quelle est la ville au monde qui garde au centre-ville un stade de huit hectares? Nous pourrions, en excentrant le stade, libérer un espace pour construire 800 à 1000 appartemen­ts, en gardant une unité sportive. Et le problème de logement domanial est réglé pour deux génération­s. N’estce pas le plus important ? » Le candidat admet que l’idée peut paraître saugrenue. Pour lui, elle est «audacieuse et résoudrait beaucoup de problèmes ».

Ouvrir la discussion

Leur plan ? Trouver un terrain dans une commune limitrophe pour bâtir un stade. Leurs idées ? Cap-d’Ail, le Devens à Beausoleil, la base aérienne de Roquebrune. « Les terrains de tennis ne sont pas en Principaut­é non plus, personne n’en souffre », continue Jean-Louis Grinda. Qui précise : « Nous savons qu’il y a eu, il y a quelques années, un projet de faire ce stade en mer, au large de Fontvieill­e, avec un pont traversant. Le projet ne s’est pas fait, très compliqué technologi­quement et très cher. Nous n’avons pas de solution toute faite, mais nous demandons de bien vouloir ouvrir la discussion. » Et Jean-François Robillon de reprendre : « On entend dire : “On va construire 700 appartemen­ts”, comme une solution miracle. Mais où ? A priori, il n’y a plus de terrains constructi­bles ni de solution. » Sur le fond, l’idée de UM serait de démolir le stade, conserver trois hectares pour les équipement­s sportifs qui servent aux écoles, et bâtir des logements sur les cinq hectares restants. Soit une surface comparable à l’extension en mer. « Le stade, c’est 22 ou 25 matches par an, un tournoi de rugby et Herculis. Pour 30 manifestat­ions annuelles, ça ne vaudrait pas la peine de faire du domanial chez nous et déplacer le stade dans une commune limitrophe?» plaide Jean-Louis Grinda. Conscient que son idée va être « commentée, critiquée, assassinée ». « Mais j’ai le dos large et je ne suis pas facilement impression­nable », promet-il.

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(Photo Cyril Dodergny) Jean-Louis Grinda, hier soir au micro pour porter cette idée qu’il juge audacieuse.

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