Nice au patrimoine mondial: une nouvelle étape franchie
Le processus de candidature de Nice au patrimoine de l’Unesco avance. Un nouveau feu vert du ministère vient d’être obtenu. Une validation nécessaire dans un processus long et complexe
Bonne nouvelle pour la candidature de Nice au patrimoine mondial de l’Unesco. Après avoir défendu le dossier de sa ville lors d’une réunion du comité des biens français du patrimoine mondial, le 10 octobre, Christian Estrosi a reçu il y a quelques jours un courrier du ministère de la Culture approuvant « la valeur universelle du bien présenté ». En clair : la poursuite de la candidature de Nice est validée. « Il faut rester modeste, mais j’ai tendance à considérer que nous sommes sur la bonne voie, a expliqué hier le maire de Nice lors d’une conférence de presse à Paris. Le comité a apprécié le dossier que nous avons présenté et mesuré l’étendue du travail réalisé. »
Objectif
Cette « étape majeure » franchie, Nice va pouvoir préparer les deux prochaines échéances inscrites au calendrier en juin 2018 et juin 2019 : la définition précise du périmètre puis la présentation d’un plan de gestion pour lequel la Ville s’engagera à protéger le « bien concerné ». C’est seulement après ces deux étapes obligatoires que Nice peut espérer voir sa candidature soumise à l’Unesco. « On a coutume de dire que la procédure dure au moins dix ans, observe Jean-Jacques Aillagon, ex-ministre de la Culture et président de la Mission patrimoine mondial. Nous espérons bien que ce sera un peu moins ! ». Christian Estrosi renchérit. « Nous avons espoir que la France présente notre dossier dès 2020. Notre candidature est une des meilleures, des plus riches, des plus singulières », assure Christian Estrosi avec un sourire confiant.
De la Prom à Cimiez
Mais pourquoi souhaiter à tout prix que Nice obtienne cette reconnaissance mondiale ? « Pas pour faire venir davantage de touristes. C’est vraiment une démarche patrimoniale » ,insiste le maire de Nice. « Dès que j’ai été élu, le patrimoine a été ma préoccupation première. J’ai mené des combats pour sauver des bâtiments menacés. Je suis convaincu que l’avenir de Nice passe à la fois par le patrimoine, la culture et l’innovation ». La candidature de Nice, « qui figure parmi les plus crédibles » aux yeux de Jean-Jacques Aillagon, concernait au départ la seule promenade des Anglais. Le dossier vise désormais un secteur beaucoup plus large correspondant aux quartiers façonnés par l’expansion touristique de la ville à partir du XVIIIe siècle. C’est ce périmètre qui devra être dessiné dans les mois qui viennent. « Il inclura sans doute tout le bord de mer, du Cap de Nice jusqu’à Ferber, détaille Christian Estrosi. Au nord, il pourrait aller jusqu’au tracé de la voie Mathis avec des incursions sur certaines collines, notamment Cimiez. Car Nice, c’est un parcours, une histoire, des gens, des croisements de cultures...» Anglais, Américains, Russes : à travers une multitude de nationalités, l’avènement du tourisme en baie des Anges a forgé l’histoire de Nice et contribué à bâtir un patrimoine unique. C’est cette spécificité qui pourrait lui permettre d’obtenir cette reconnaissance mondiale tant convoitée.