Chambreur expérimenté
Arrivé il y a quelques semaines à Antibes, l’international Ali Traoré partage déjà son sens de la plaisanterie et son expérience au sein du collectif azuréen. Une présence précieuse
La voix est enjouée. Le bonhomme détendu. Comme soulagé d’avoir franchi le « crash test » du premier soir. Débarqué au beau milieu de la trêve internationale en tant que joker médical de Jonathan Tornato, Ali Traoré est rapidement entré en piste devant son nouveau public face à Dijon. C’était un soir de victoire (77-74), comme souvent cette saison. « J’étais hyper nerveux sur le terrain, je me suis mis un peu de pression, reconnaît le colosse de
2m05. Mais c’est normal, mon dernier match officiel datait d’il y a 6 mois… »
A l’époque, le natif d’Abidjan défendait les couleurs du Byblos Club au Liban. L’une des nombreuses lignes de son CV long comme le bras qui lui a permis de découvrir l’équipe de France à 56 reprises. Villeurbanne, Roanne, Strasbourg, Limoges, Italie, Russie… Le pivot de 32 ans a vu du pays et assume son côté globe-trotter depuis le début des années 2000.
« Il dit les choses quand ça ne lui plaît pas »
« Des fois les départs venaient de ma volonté, des fois non. C’est mon parcours, moi je le trouve plutôt intéressant. » « Très intelligent et cultivé » dixit son ancien compère Paul Lacombe à Strasbourg, le natif d’Abidjan sait profiter des petits plaisirs de la vie. Et le basket ne l’en a pas privé ! « J’adore voyager. Ici, j’ai la chance d’être dans un cadre vraiment sympa. Dès que j’ai un peu de temps, je prends la voiture et je me balade. » Mais ça, c’est après les séances d’entraînement pour se remettre à niveau. Physiquement et collectivement. « Ali a deux objectifs : réussir à intégrer un collectif déjà lancé et se mettre en forme physiquement, assure
son nouveau coach Julien Espinosa. Il est arrivé dans une forme correcte, mais pas dans le rythme de la compétition non plus. Après, on sait qu’il a énormément de facilités balle en main. Quand il réussira les deux premiers objectifs, son talent s’exprimera naturellement. » Basketteur doué au gros caractère, Ali Traoré sait qu’il aura un rôle à jouer auprès des jeunes de l’effectif. Une transmission qu’il juge « naturelle », comme à l’époque où il guidait la paire Bangaly Fofana-Paul Lacombe à Strasbourg. « Ce sont mes élèves » , rigole-t-il. « Il a dû vous dire que c’était notre « sensei », poursuit
l’arrière monégasque Paul Lacombe. Ça veut dire « maître » en japonais. On s’est connu assez jeunes et on a des passions communes comme les mangas. Hors terrain, on est super proches. Mais sur le terrain on s’embrouillait souvent [sourire]. Il dit les choses quand ça ne lui plaît pas, c’est ça qui peut déranger. Ali, c’est quelqu’un d’entier. »
Option animateur
Un bref coup d’oeil sur son compte Instagram suffit à se faire une idée du personnage hors terrain. Volontiers taquin. « Il sait faire la différence entre les moments où on doit être rigoureux et les moments où on peut mettre un peu plus de décontraction » souligne Julien Espinosa. La déconne, Traoré est un expert en la matière. « J’aime bien que le vestiaire vive et j’ai toujours su comment faire. »
Sa cible favorite ? L’intérieur Nianta Diarra.
« Nianta, il a un vrai souci vestimentaire, se marre-t-il. Il me fait mal aux yeux, mais il s’en fout complètement. C’est ça qui est terrible ! »
Samedi soir à Chalon-sur-Saône, Traoré et les autres devront retrouver leur sérieux pour tenter d’enlever un premier succès à l’extérieur. Ensuite, il sera temps de rejoindre Paul Lacombe et la Roca Team pour le derby à Gaston Médecin (16 décembre). Mais d’icilà, Traoré n’a pas fini de scorer. Et surtout de chambrer.