Dispositif «Cosse»: pour sortir de l’impasse sociale
Les propriétaires de logements locatifs peuvent dorénavant valoriser leur bien en toute sérénité, surtout si celui-ci est ancien et nécessite quelques rénovations. Pour pallier à son manque de logements sociaux, la Ville, en association avec L’Anah (agence nationale de l’habitat) et le bailleur social Soliha, s’ouvre au dispositif «Cosse». Celui-ci permet, sous certaines conditions, de financer une partie des travaux de rénovation et la mise en location d’un bien à loyer abordable (9,06 le m²). Tout en profitant d’un abattement fiscal de 85 %, sans frais d’agence et avec une garantie des loyers. Élodie Agnès, chargée de développement locatif pour Soliha, revient sur le cas spécifique de Beaulieu : «On travaille avec la municipalité et le CCAS, des permanences ont été ouvertes pour répondre au public. De nombreux retraités ont vu leurs allocations logement supprimées par la Caf. Ces personnes, qui vivent ici depuis des années, se retrouvent en situation de précarité. Ce sont eux que l’on veut reloger prioritairement. » Ce que confirme le directeur de Soliha, Stéphane Le Floch : «Le prix du marché et le manque de logements sociaux ne permettent pas de les reloger dans un appartement économiquement conforme à leurs besoins. »
Convaincre les propriétaires
Ce travail effectué, il sera proposé aux bailleurs de conventionner leurs logements. Ils pourront ainsi effectuer les réparations et mises aux normes nécessaires, tout en conservant le même locataire. Celui-ci verra baisser son loyer baisser, tandis que le bailleur pourra profiter des avantages du dispositif « Cosse ». Roger Roux, le maire, précise qu’il remarque, lors des commissions d’attribution, « que la ville abrite d’ores et déjà des gens qui sont dans la précarité. Bien souvent, on se demande comment ils arrivent à vivre. Il y a un vrai travail à faire. Parallèlement, il faut aussi arriver à identifier les propriétaires qui nous permettraient d’accueillir ce type de population. » Un challenge pour la commune et ses nombreux logements vacants. Souvent, les propriétaires sont très âgés, ont plusieurs biens inutilisés, mais préfèrent ne pas louer. «Ona tellement donné une mauvaise image du logement social et de ses occupants qu’aujourd’hui, les gens ont peur pour leur patrimoine » se désole le premier magistrat. Malheureusement, les personnes en détresse financière ne font pas de bruit car, selon le premier magistrat, « ils veulent tellement rester à Beaulieu, à n’importe quel prix ! ». L’essentiel actuellement est donc de trouver des propriétaires ouverts à cette évolution. «Il suffit d’une personne pour que le bouche à oreille se fasse » assure la coordinatrice sociale de Soliha, Caroline Roman. L’espoir du maire de trouver dans le privé les logements sociaux qui manquent cruellement à sa ville, ne tient donc peut-être qu’à quelques bonnes volontés. Chaque personne concernée, locataire ou propriétaire, peut se rapprocher du CCAS pour de plus amples explications.