Des Picasso retrouvés dans l’arrière-pays
La police judiciaire de Nice a découvert vingt-trois oeuvres d’art à Peillon. Certaines proviennent de deux cambriolages récents commis à Èze et Saint-Paul-de-Vence
Le bureau du commissaire Philippe Frizon, le patron de la police judiciaire de Nice, avait des allures de galerie d’art, hier. Vingt-trois oeuvres, du XVIIIe au XXe siècle, y étaient entreposées. Certaines d’entre elles proviennent d’un cambriolage commis dans une villa de Saint-Paul-de-Vence le 20 octobre dernier. Les malfaiteurs avaient profité du sommeil des propriétaires pour dérober en toute discrétion cinq lithographies de valeur, notamment de Picasso. Cinq autres tableaux ont été volés le 17 novembre dans une maison à Èze. Cette fois, les propriétaires ont été attaqués de nuit par des malfaiteurs masqués et armés. Les victimes, menacées, ont été contraintes d’ouvrir leur coffre-fort où étaient entreposés, là encore, des tableaux de maîtres, dont deux Picasso. Si les propriétaires n’ont pas été blessés, ils ont subi un profond traumatisme.
Une information venue de l’étranger
La gendarmerie a été chargée des constatations sur chacun de ces deux vols au butin spectaculaire commis sur sa zone de compétence. Mais c’est l’antenne de la PJ de Nice qui a obtenu la première le bon tuyau. Une information précieuse est venue de l’étranger, sans plus de précision. Elle affirmait que certains cherchaient à écouler des oeuvres de prix sur le marché parallèle. Le parquet de Grasse a donc laissé l’enquête aux policiers de la BRB et de la BRI qui ont mis en place une surveillance.
Ils sont passés à l’action mercredi, dans une discrète maison d’un hameau, près de Peillon, dans le haut-pays niçois. C’est là qu’ils sont tombés sur vingt-trois oeuvres d’art dont sept Picasso, une icône, un buste africain, des toiles du XVIIIe siècle d’excellentes factures. Si certaines avaient souffert d’avoir été sorties sans ménagement de
leur encadrement, la plupart sont en excellent état. La brigade de répression du banditisme et du proxénétisme de l’antenne de Nice a alors interpellé le couple qui occupe la maison et deux autres hommes. À l’issue des gardes à vue hier après-midi, deux ont été remis en liberté et deux suspects ont été présentés au procureur de
la République de Grasse. Ils devaient être mis en examen pour recel aggravé. Autrement dit, ils n’auraient pas participé directement aux vols. Le parquet devait ouvrir une information judiciaire et demander leur placement en détention provisoire. Un juge d’instruction poursuivra les investigations avec les limiers de la PJ, notamment pour retrouver
les auteurs du cambriolage et du vol à main armée. Si dix toiles ont été identifiées et pourront être rapidement restituées, treize autres vont faire l’objet d’une expertise et attendent leurs propriétaires. Pour tout renseignement, contacter le 04.92.17.24.10.