Le bijoutier de Nice sera jugé en mai pour meurtre
Le procès de Stephan Turk, 69 ans, « le bijoutier de Nice », est fixé au 28 mai prochain devant la Cour d’assises des Alpes-Maritimes. Les débats devraient durer une semaine. Le commerçant avait tué par balle un jeune braqueur de Carros, Antony Asli, 17 ans, le matin du 11 septembre 2013, rue d’Angleterre. Un complice avait réussi à s’échapper au guidon d’un scooter laissant son passager décédé sur la chaussée. Stephan Turk et ses avocats, Mes Franck De Vita et Djendel Yassen avaient contesté la qualification pénale du drame, estimant que leur client avait agi en état de légitime défense. « Un témoin affirme que le passager du scooter avait une arme longue. C’est avec cette arme que M. Turk a été mis en joue avant de répliquer », soutient Me De Vita. La chambre de l’instruction a rejeté cet argument et se range à la thèse développée par le juge d’instruction et la partie civile. Mes Philippe Soussi, Mathurin Lauze, Christian Scolari et Olivier Castellacci, qui défendent les intérêts de la famille Asli, pensent qu’au moment où M. Turk fait feu, il n’est plus menacé. « La décision de la Cour est logique, inéluctable. Trois tirs volontaires, successifs à courte distance sur une personne qui s’enfuit, ça ne peut être de la légitime défense», rappelle Me Soussi qui s’appuie sur des expertises balistiques et médicales. « Quand il tire, accroupi en aplomb du rideau métallique de sa bijouterie, M. Turk est déterminé à ne pas laisser les voleurs partir avec son bien. Il n’avait plus rien à craindre pour son intégrité. »
« Un homme fatigué »
Stephan Turk, qui avait suscité une extraordinaire vague de soutiens sur les réseaux sociaux, est aujourd’hui « un homme fatigué et ruiné », selon Me De Vita. Sa bijouterie est à l’abandon et le commerçant a dû s’installer en région Rhône-Alpes. Il doit en plus participer au procès en appel le 12 janvier du pilote présumé du scooter. En avril 2016, Ramzi Khachroub avait été condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour le vol à main armée, alors qu’il se dit innocent. Me Eric Scalabrin et Me Lionel Ferlaud, qui assurent désormais la défense du jeune homme, participeront à ce second procès prévu jusqu’au 17 janvier.