Monaco : une nouvelle dynamique ?
Lancée en 2013, la berline familiale du célèbre constructeur italien s’offre une cure de jeunesse avec quelques subtiles retouches à l’extérieur d’une carrosserie qui abrite un envoûtant bloc six cylindres de plus de 400 chevaux.
I l y a d’abord cette invitation. Un message sur lequel on saute étonnement un peu plus vite que d’ordinaire. Puis, pour y répondre – favorablement bien sûr –, la consultation de l’agenda, étrangement moins rempli que prévu, se fait, elle aussi, en un temps record. Mais d’où vient tout cet empressement ? D’où surgit cette subite envie de ne pas laisser, comme d’habitude, notre boîte mail s’encombrer d’un message auquel on répondra « peut-être » plus tard ? Sans doute du fait que, pour une fois, il n’arrive pas d’un constructeur proposant l’essai d’un énième SUV. Mais sans doute aussi du nom de son expéditeur. Un nom mythique qui résonne comme peu d’autres dans l’univers automobile. Bref, inutile de chercher plus loin les raisons de cette soudaine conscience professionnelle, toujours est-il que le rendez-vous est pris. Et puisque Maserati n’est pas une marque comme les autres, il est fixé à Monaco dans l’un des plus beaux établissements de la Principauté. Maserati, Monaco, jusqu’ici tout va bien nous direz-vous. Mais c’est pourtant à ce moment précis que les choses se corsent. Car, très franchement, arriver dans la Principauté au volant d’une petite citadine française pour en confier les clés à un voiturier habitué à bien d’autres bolides, nous laisse presque aussi rouge que la carrosserie de notre auto.
Habitacle soigné
Allez, qu’à cela ne tienne : une fois le vilain petit canard stationné, on tente de se fondre dans le décor en enfilant notre plus belle chemise pour aller découvrir la robe de notre partenaire du jour. De la haute couture, cette Maserati Ghibli ! Pour cette collection 2018, les retouches proposées par la marque au Trident semblent minimalistes, avec seulement une calandre et des boucliers retravaillés à l’avant comme à l’arrière. Pourtant, elle ne fait aucune faute de goût et nous met déjà dans sa poche en nous laissant comme une envie d’en découdre avec ses 430 chevaux. À ceci près que la Principauté n’est pas vraiment taillée à la mesure de son imposant gabarit, comme de sa motorisation. Pas plus que ne le sont d’ailleurs les restrictives limitations de vitesse de l’autoroute qui nous mène vers Nice puis Grasse. Malgré une chemise et une veste parfaitement assorties à notre Ghibli, se faire épingler ferait tâche. Quand bien même, le moment est unique, et on préfère l’immortaliser avec d’autres souvenirs qu’une photo envoyée par nos amis de la maréchaussée. Presque au ralenti, on profite donc de l’habitacle soigné, parfaitement assemblé, et l’on découvre les fonctionnalités proposées par l’écran tactile de huit pouces qui, sans atteindre la qualité de certaines rivales germaniques, nous fait plutôt bonne impression. On en profite aussi pour jeter un oeil sur la consommation, étonnamment raisonnable (à peine 9 litres au cent) pour un six cylindres de plus de 400 chevaux. Une puissance qui va enfin pouvoir s’exprimer sur la route de Gourdon.
Lourde, mais agile
Un véritable prêt-à-porter pour notre version SQ4, cette route départementale numéro 3 ! Capable de répartir son couple sur les quatre roues tout en privilégiant la propulsion, la berline au Trident avale alors les virages. Son châssis ne bouge pas et, malgré ses quelques 1870 kg, la Ghibli ne prend pas ou peu de roulis. La nouvelle direction électrique transmet, quant à elle, impeccablement les informations et il ne reste qu’à jouer avec les immenses palettes au volant pour activer la boîte automatique ZF à huit rapports, parfaitement réactive dès lors qu’on ne lui demande pas de passer la marche arrière. Rien de grave, on va de l’avant et le son résonne, rageur dès lors qu’on le sollicite. Puis il se fait feutré lorsqu’on lève déjà le pied pour un retour à Monaco, où nous attendent notre petite citadine française et de nombreux autres messages à consulter. Des messages auxquels on est subitement moins pressé de répondre. Après tout, on est allé assez vite comme ça pour aujourd’hui.