Région PACA: soutenir l’écologie pour créer des emplois
Son président, Renaud Muselier, soumet aujourd’hui au vote des conseillers régionaux, son premier budget primitif, qui met le cap sur une économie verte déclinée dans un plan Climat
Renaud Muselier a donné hier à Marseille, les grandes lignes de son premier budget en tant que président de la Région PACA. Budget soumis au vote des élus aujourd’hui. Prés de 2,5 milliards d’euros à dépenser en 2018, le Père Noël en rêve. Pourtant, avec les seules compétences obligatoires de la région – transport, développement économique, lycées, formation professionnelle, politique culturelle ou encore développement de l’agriculture – la hotte a vite fait de se vider, laisse entendre Renaud Muselier. Cinq années de baisses consécutives des dotations de l’État, soit 414 M€ – dont 38,2 entre 2017 et 2018 – ont leur impact sur la vie des cinq millions d’habitants de PACA. Il veut néanmoins donner son empreinte à ce budget primitif. Et elle sera verte, puisque 20 % du budget, soit 400 M€ vont être consacrés à l’économie et à la croissance vertes, ainsi qu’à la création d’emplois durables. « Nous serons la première Région d’Europe à respecter les accords de la COP 21 et à décliner le pacte mondial de l’ONU pour l’environnement » assure-t-il. « Une écologie au service de l’économie c’est la grande ambition de notre mandat. »
Fini les formations qui ne créent pas d’emplois
Ce plan Climat prévoit cinq axes : 191 M€ pour l’éco-mobilité, 73 M€ pour une région neutre en carbone, 47 M€ pour la croissance, 39 M€ pour préserver le patrimoine naturel et 23M€ pour bien vivre en Provence, en luttant par exemple contre les nuisances. Ce plan va par exemple impacter le Fonds d’investissement pour les entreprises de la Région. Celui-ci devra en effet consacrer 30 % de son enveloppe portée à 300 M€ – soit une hausse de 15 % par rapport à l’an dernier – au financement de projets respectueux de l’environnement et de start-up innovantes dans le domaine des green tech. La filière photovoltaïque c’est un potentiel de 415 000 emplois d’ici à 2050 rappelle Renaud Muselier. Du coup « d’ici à 3 ans, 30 % des lycées seront couverts de panneaux photovoltaïques. » La formation sera aussi concernée puisque la Région a décidé de ne plus la financer quand elle ne crée pas d’emplois. Renaud Muselier joue sa présidence à la tête du conseil régional, à l’américaine : pas à la façon de Donald Trump qui a tourné le dos aux Accords de Paris sur le climat, mais sur le modèle des investisseurs qui injectent d’ores et déjà des milliards de dollars dans une économie verte capable de sauver l’emploi et la planète. « Je veux des résultats sous trois ans et une vision sur vingt ans » a-t-il rappelé hier pour la énième fois. Trois ans c’est vite venu pour vérifier que ce budget très politique et qui donne le cap de sa mandature, était le bon. Un budget qu’il ne qualifie pas de droite mais « d’action publique. »