Prolonger l’embellie
Le scénario incroyable de la victoire contre Troyes (0-2 puis 3-2) a remis Monaco en selle au point d’envisager, peut-être, une nouvelle dynamique avant la visite à Saint-Etienne, ce soir
On en a presque oublié que Troyes menait deux à zero au Louis-II à vingt minutes de la fin... Au final, l’ASM a renversé l’ESTAC (3-2) après un dernier quart d’heure retentissant avant d’écarter Caen, mardi, de la Coupe de la Ligue (20). Deux victoires de suite et voilà Monaco qui sourit et qui, à la faveur du match OL-OM de dimanche, pourrait être le grand bénéficiaire du week-end sous réserve d’une victoire à SaintEtienne, ce soir. Pourtant, dans le jeu, on est en droit d’attendre plus d’une telle armada. On parle souvent des pertes estivales, c’est un fait, mais il est important de rappeler que l’AS Monaco a investi 102 millions d’euros durant la fenêtre des transferts
Un chaudron à moitié fermé
Forcément, on attend un minimum de retour sur investissement, que ce soit dans les résultats mais aussi dans le jeu. Alors oui, un club de football est cyclique, les joueurs ont besoin de temps pour progresser, travailler, apprendre, franchir des paliers mais le football, encore plus en 2017, permet beaucoup de chose mais rarement de prendre son temps. Alors pour ne pas être pris de court et continuer à prendre des points, il faut savoir profiter des signes du destin. Comme celui de se rendre à Geoffroy Guichard amputé de deux tribunes - fermées suite aux débordements du derby - pour y rencontrer une équipe en crise et diminuée (voir ci-contre). Une aubaine de prendre « Sainté »
maintenant ? Pour d’aucuns, oui. Ce qui n’est pas du goût de Leonardo Jardim pour qui « SaintEtienne passe par une période difficile mais c’est toujours un gros club. Ils ont joué le haut du tableau ces dernières années. Il faudra les respecter et essayer de jouer à 100% pour obtenir les 3 points. C’est le plus important. C’est sûr que lors de Lyon-Marseille, l’un des deux clubs ou les deux vont perdre des points mais il faut se concentrer sur nous et
nos matches. » Du côté du Forez, on a beau recevoir les compliments de Jardim en plein coeur, on fait surtout attention au classement de Ligue 1 et à la mauvaise série actuelle (8 matches sans victoire). « Nous avons déjà beaucoup de pression sur les épaules. Nous avons deux journées à jouer. Il faut faire le dos rond, c’est la vérité. En janvier, ça sera un autre championnat mais aujourd’hui il faut finir au forceps », déplore Julien Sablé,
coach des Verts depuis cinq matches et toujours à la recherche d’une victoire. Cela dit, les déboires de l’ASSE ne concernent pas Monaco. Chaque club a ses soucis. C’est la vie, en gros. Et celle de l’ASM consiste à terminer l’année 2017 du mieux possible, comprendre avec deux victoires en deux matches, ce soir dans le Forez et mercredi lors de la réception de Rennes pour le dernier bal de l’année civile. Et pour une fois, l’infirmerie monégasque commence à se désemplir. Face à Troyes, Jardim avait récupéré Lemar et ça change beaucoup de choses. A tel point qu’à l’exception de Youri Tielemans, c’est quasiment l’équipe-type qui pourrait être alignée dans le Chaudron. Une belle manière de se présenter face à un défi de taille : depuis la remontée en Ligue 1 en 2013, Monaco ne s’est jamais imposé à Saint-Etienne en quatre visites. Une terre qui résiste à l’équipe princière depuis dix ans, d’ailleurs (voir chiffre). Ensuite, il sera temps de s’asseoir tranquillement dans le canapé dimanche soir et de regarder l’OL et l’OM s’échanger des amabilités. Quand deux rivaux s’écharpent, on passe forcément une bonne soirée. À condition d’être rentré du Forez avec les trois points dans la besace. 1. Monaco était le dixième club le plus dépensier en Europe l’été dernier d’un classement dominé par Manchester City et le Paris-SG.