« Ça lui tenait tellement à coeur »

Fabrice Pellerin est un entraîneur comblé. Depuis plusieurs mois, le coach du groupe Elite de l’ONN fait travailler la vitesse à sa protégée. Aujourd’hui, ils en récoltent les fruits. Joint hier soir à Copenhague, le coach niçois revient sur le premier titre majeur en individuel de Charlotte Bonnet.

Vous visiez une médaille, mais vous pensiez quand même à ce titre ? La médaille, c’était vraiment l’objectif, d’autant qu’elle tournait autour depuis un moment, que ce soit aux JO ou aux championnats du monde. Pour avoir le sentiment d’avancer, il fallait ce podium. Même si Pellegrini et Sjöström n’étaient pas là, il y avait un beau plateau en finale. Charlotte aurait déjà été satisfaite d’une médaille, mais en gagnant, elle a montré qu’elle avait su passer un cap. Le travail entrepris sur le sprint est la clé de ce résultat ? Ses adversaires disposaient de cette arme. On a donc travaillé le développement de la vitesse et aujourd’hui on exploite ses progrès sur le  m. Même si elle avait fait du m, il n’y avait rien d’acquis. Mais ce soir (hier), dès le début du m, elle était dans la course. Elle a montré qu’elle avait beaucoup d’assurance, de maturité. C’est extrêmement positif pour la suite de sa carrière.

Y avait-il une déception après sa e place sur  m vendredi ? Le  m était une course optionnelle, où elle visait une qualification en finale, une place entre  et , donc il n’était pas censé en avoir. Mais en signant le meilleur temps des séries et des demifinales, Charlotte s’est découvert des ambitions. Finir e à  centièmes de la médaille de bronze lui a procuré de la frustration. Ce qui était bon signe. Le m ne concurrence pas encore le m, mais c’est une distance qui complète son territoire de jeu. Elle y a nettement amélioré ses performances et c’est super positif.

Est-ce le résultat le plus important de sa carrière ? C’est dur de comparer la valeur des performances. Une finale olympique individuelle (à Rio), une médaille olympique (bronze sur le x m à Londres), ça reste également des performances rares. Peut-être que la médaille olympique est devant dans son esprit. En tout cas, ce titre lui manquait. C’est une autre couleur émotionnelle, mais ça lui tenait tellement à coeur de gagner, de monter sur la plus haute marche du podium, d’entendre la Marseillaise en regardant les autres membres de l’équipe de France.

Demain (aujourd’hui), peut-elle envisager une troisième médaille européenne (alignée sur le m et le xm  nages féminin) ? Le  m, c’est surtout pour ne pas rester inactif. Même si elle mettra beaucoup d’enthousiasme et d’application, c’est une discipline vraiment optionnelle. Concernant le relais, elle nagera dès le matin pour mettre davantage de chances de se qualifier pour la finale. Mais avec la répétition des courses, la fatigue, a priori, il n’y aura pas de nouvelle médaille.