Le prince et l’aéronaute sur un laboratoire flottant
Albert II et Bertrand Piccard sont montés à bord du catamaran Energy Explorer, engagé dans une odyssée de six ans sur les mers du globe. L’occasion de cerner les enjeux de l’aventure qui débute
On les sait tous les deux engagés corps et âme dans la protection de la planète et des océans, persuadés que l’avenir passe par le développement des énergies renouvelables. Hier matin, le prince Albert II et l’aventurier Bertrand Piccard sont montés à bord du catamaran Energy Explorer pour effectuer un tour en mer d’une bonne heure. L’idée pour ces deux férus d’environnement n’était pas de prendre le large pour observer la Principauté depuis la mer mais de découvrir ce petit bijou de technologie qui s’apprête à effectuer un tour du monde prévu pour durer six ans. «Energy Explorer», c’est d’abord un concept. Celui qui consiste à démontrer, en traversant 50 pays et en effectuant 101 escales, qu’il est possible de n’utiliser que des
énergies renouvelables. Ce catamaran, en effet, fonctionne à l’hydrogène, stocké mais aussi produit grâce à un système d’électrolyse de l’eau de mer. Le bateau utilise aussi d’autres énergies naturelles, via ses panneaux solaires et ses deux éoliennes.
« Le but était de créer un engouement »
Cette odyssée ressemble quelque peu à celle de Bertrand Piccard qui, avec son coéquipier André Borschberg, a effectué un tour du monde avec l’avion solaire « Solar Impulse » (lire ci-dessous). Là aussi, le lien avec Monaco était d’autant plus fort que le centre de contrôle
de Solar Impulse se trouvait en Principauté, à l’Auditorium Rainier-III. C’est donc avec beaucoup de plaisir que le souverain et l’aéronaute suisse se sont retrouvés devant le Yacht-club de Monaco pour embarquer à bord de ce laboratoire flottant. « Je suis très heureux de voir qu’à la suite de Solar Impulse, d’autres initiatives se développent pour mener des aventures respectueuses de l’environnement, qui promeuvent les énergies renouvelables. Le but de Solar Impulse était de créer cet engouement pour des aventures propres qui défient l’impossible. » Le prince Albert II, plus que tout autre chef d’État, partage les
mêmes convictions. Il n’a donc pas hésité une seconde avant de répondre favorablement à l’invitation de Victorien Erussard, le navigateur à l’origine de ce projet lancé en 2012, de venir visiter ce catamaran. Un bateau truffé de technologies permettant de naviguer en toute autonomie, uniquement avec des énergies renouvelables et «sans aucune émission de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et de particules fines néfastes pour la santé », précise le navigateur.
« Une escale avec le Yersin ? »
« Et pourquoi ne pas imaginer une escale commune entre Energy Explorer et le Yersin ?» a lancé le souverain avant de monter à bord. Le Yersin, c’est ce navire scientifique qui mène les « Explorations de Monaco» à travers le monde depuis cet été. L’image serait belle, effectivement. En attendant, la première année du périple, qui consistait en un tour de France (lire ci-dessus), se termine en ce moment à Monaco. « Parce que la Principauté s’est toujours intéressée aux expéditions et que le prince Albert s’est tout de suite intéressé au projet. C’est un véritable honneur qu’il navigue avec nous aujourd’hui. »