Monaco-Matin

Trop sages ces Niçois !

Délivrés par un exploit de Srarfi, les Aiglons n’ont pas su tuer un match qui leur tendait les bras face à des Lillois en panne de confiance. Ce sont deux points qui s’envolent au pied du sapin

- WILLIAM HUMBERSET, À LILLE

On dit que les enfants sages seront gâtés à Noël. Les Aiglons ont eux été punis à force d’être trop gentils avec des Lillois au bord de la crise de foi. La frange « ultra » du stade Pierre-Mauroy avait même programmé un envahissem­ent de terqQrain à la 75e minute pour distribuer des bûches à des locaux apathiques pendant plus d’une heure, limite trop permissifs sur l’exploit de Srarfi. Mais le père Noël niçois est passé par là. Maître de la possession et plus dangereux qu’un LOSC aux abois sans être vraiment fringant, le Gym a craqué peu après l’heure de jeu. Sur le seul bon renverseme­nt de jeu lillois. Trop facilement. Trop fébrilemen­t. « Ce n’est même pas une occasion », grognait Lucien Favre. Résultat, l’ambiance et la confiance se sont inversées et Nice a bien failli revenir avec la hotte vide d’un voyage dans le Nord qu’il aurait dû se rendre facile. « Ce sont deux points de perdus, approuvait Dante. C’est dommage, nous avions maîtrisé le match pendant un long moment. Quand on perd des points, il faut retenir la leçon. Il faut tuer le match et ne pas relancer l’adversaire. On a eu moins d’attention et de concentrat­ion.»

Les « Olé » du stade Pierre-Mauroy

« Mouillez le maillot », « Vous salissez notre club », « Bougez-vous le cul ! »... Les banderoles ont planté le décor dès le coup d’envoi : barragiste et interdit de recrutemen­t cet hiver, le LOSC avait fâché ses supporters. Un groupe d’ultras en colère pénétrait même dans la tribune latérale qui borde le banc lillois pour renforcer la pression sur les hommes de Sacramento. Requinqués par quatre victoires consécutiv­es, les Aiglons faisaient face à la crise qu’ils ont su éviter après la claque contre Lyon (0-5). Ils en ont profité pendant la première période, monopolisa­nt le cuir et les bonnes intentions. Privés de Balotelli et de profondeur, les hommes de Favre s’en sont remis aux accélérati­ons de Srarfi et un enroulé du droit de Seri pour inquiéter Maignan. « Mais on ne s’est pas créé beaucoup d’occasions, regrettait Lucien Favre au coup de sifflet final. C’est surtout ça qu’il nous a manqué. On a bien fait tourner le ballon. Il y a un manque d’occasions. Par des actions tranchées, des percussion­s, on aurait pu les mettre plus en danger. On joue bien mais il nous manque le tranchant.» C’était encore plus regrettabl­e à la reprise, notamment lorsque Lees-Melou mène un contre en supériorit­é numérique sous les encouragem­ents du public (56’). Parce que oui, les Niçois jouaient presque à la maison en début de seconde période. Les « Olé » pleuvaient pour accompagne­r le toro niçois et les sifflets condamnaie­nt les récupérati­ons de balle lilloises. La déterminat­ion a manqué. « On est passé dans un mono rythme », avouait Lees-Melou. Et la fatigue a pointé le bout de son nez aussi. « C’est le trentième match pour nous ce soir (hier), ça fait dix de plus que ceux qui n’ont pas joué la Coupe d’Europe », remarquait très justement Lucien Favre. Les fêtes vont faire du bien à tout un collectif investi dans une mission redresseme­nt réussie pendant le mois de décembre. Treize points sur quinze possibles, les étrennes ont été belles. Un carton plein aurait eu plus fière allure sous le sapin, mais passer les fêtes au pied du Top 5 c’était inespéré il y a quelques semaines. Un point de plus glané à l’extérieur avant les fêtes, c’est un point de plus de bon augure pour l’année prochaine. Avec quelles ambitions coach ? « Ça, on verra ».

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A la peine en première période, le LOSC de Kévin Malcuit (ici, face à Allan Saint-Maximin) a fini par profiter de l’apathie niçoise pour égaliser.
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