Dans la hotte
L’extraordinaire succès du Goncourt des lycéens semble confirmer qu’aux âmes bien nées la sagesse et l’intelligence attendent de moins en moins le nombre des années. Or, non seulement les enfants, ados et assimilés (un bon quart de la population) ne votent pas mais encore on omet régulièrement de les consulter chaque fois qu’on se mêle de chambarder leur vie quotidienne. Certes, l’Assemblée nationale en invite chaque année à siéger durant quelques heures dans l’hémicycle et même à monter à la tribune. Mais sans se préoccuper des idées et des souhaits qu’ils expriment ce jour-là. S’il puisait dans la hotte du Père-Noël, M. Macron aurait davantage de chance de laisser son nom dans les manuels d’histoire en se flanquant d’un gouvernement bis de chères têtes blondes qu’en parcourant un continent noir dont il affirme par ailleurs se désintéresser. Rien n’empêche que, le mercredi après-midi, ceux qu’on appellera « mini-ministres » se réunissent dans le salon Murat. La nomination d’un vice-président en culotte courte serait du meilleur effet. Il inaugurerait les nouvelles écoles, assisterait aux premières de Kev Adams et irait encourager les auteurs de BD jusque dans leurs ateliers. Naturellement, il sera formellement interdit à tous les enfants détenteurs d’une fonction nationale d’employer leurs parents comme secrétaires, chauffeurs et surtout conseillers.