Le Centre Histoire et Mémoire initie les balades urbaines
Connaître et reconnaître la ville autrement, à travers un circuit de rencontres avec ses habitants, de visites de sites inhabituels et atypiques, pour porter un nouveau regard, éclairé par la petite et grande histoire de la commune, c’est tout le concept de ces balades urbaines initiées par le nouveau Centre Histoire et Mémoire Roger Bennati. Beausoleillois amoureux de leur ville, historiens, visiteurs ont ainsi suivi la balade « Beausoleil, une histoire de goûts » proposée à Beausoleil – dans le cadre de la Biennale du RHMIT (1) Paca – par la réalisatrice et comédienne Bénédicte Sire. Un circuit préparé avec les archivistes de la ville à partir du fruit de leur « formidable travail de recherches », notamment sur l’histoire des rues. Un parcours mis en scène véritablement par l’artiste autour des lieux du quotidien, des anecdotes de vie, une mise en lumière d’un Beausoleil plus insolite, à travers des lieux souvent cachés au regard du visiteur pressé.
Récits de vies
Bénédicte Sire l’explique « J’aime faire du lien entre des personnes qui ne se seraient jamais rencontrées et qui vont à l’occasion de ces visites, s’écouter, s’entendre, échanger sur une histoire. » À Beausoleil, la balade commence avec la rencontre de Nycole, qui raconte son père caricaturiste et journaliste, dont les dessins sont projetés dans l’escalier de l’immeuble. Des documents issus pour la plupart du Centre Histoire et Mémoire. Puis le groupe se rend à la mairie, explications autour des peintures de Marocco, avant d’être invité à faire un voeu aux pieds des Ficus benjamina qui compose l’environnement de l’Hôtel de Ville. Découverte de la ville, mais aussi de ses senteurs et saveurs avec des dégustations en fil rouge de la balade. On part chez l’épicier Vival. On boit du sirop de baies tout en écoutant l’histoire de ce Beausoleillois qui, après avoir quitté son Sri Lanka natal, fut dans une autre vie, majordome d’ambassadeur à Paris. Autre lieu, autre rencontre, celle des fantômes du passé de l’Adagio, images projetées sur les murs du hall, de Colette, Joséphine Baker alors sur la scène des salles majestueuses de l’ancien Casino. Puis le groupe se rend au Marché, pour un tour du monde des saveurs. Histoires de vies ballottées d’Ukraine ou d’Arménie à la boutique russe, on déguste des nems de la famille cambodgienne du fast food asiatique, un peu plus loin on déguste les samossas indiens ou encore les tartelettes pastel de nata du restaurant portugais...
Un joyau, la Villa Juturne
Tandis que Catherine Véran et Martine Le Gal du centre Histoire et Mémoire interviennent sur l’histoire de la montée Tivoli, la rue Marcenaro, les fresques des façades ou l’histoire du train de la Crémaillère, le groupe poursuit sa balade par un dédale de rues, de passages et d’escaliers. Rencontres avec Gérard, parisien, devenu en même temps que pour son épouse, amoureux de Beausoleil et du quartier du Tonkin où il vit depuis 50 ans ! Avec Fanny Rigolini à la Villa Juturne, magnifique bâtisse qui porte le nom de sa tante. Elle parle de son père Icare, son grand-père, peintre talentueux et fait découvrir au son de Mozart les splendides fresques murales de la Villa. C’est là, entourés des cieux couverts d’anges du salon de Fanny, que les visiteurs ravis de leur visite beausoleilloise, achèvent leur journée découverte. Une balade construite en duo par la Ville et Bénédicte Sire, dont l’oeil de réalisatrice, a donné à la visite toute sa force humaine et singulière. Les balades patrimoniales avec et sur, l’histoire parfois très personnelle, mais toujours passionnante, des habitants... on en redemande !
Réseau pour l’histoire et la mémoire des immigrations et des territoires.