Monaco-Matin

Economie à diversifie­r

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« nous sommes dans une région dépendante énergétiqu­ement alors que nous avons une ressource inouïe : le soleil. Pourquoi ne pas installer des tuiles solaires ? On ferait ainsi travailler des entreprise­s d’ici. Par ailleurs, il n’y a pas de politique agricole locale… alors qu’il y a une surdemande pour le bio et le local. L’activité n’est pas délocalisa­ble ; les agriculteu­rs ne seraient pas en tension avec les Italiens des Pouilles. » Depuis de longs mois, la voix des opposants au doublement du tunnel de Tende – déclaré d’utilité publique en 2007 – semblait étouffée. Finies les bruyantes manifestat­ions comme à Tende, en 2010. Ou encore à Breil, en 2015. Finis les arguments formulés humoristiq­uement : « Pour sortir du tunnel, pas besoin d’en faire un deuxième » . La contestati­on de certains des habitants de la vallée n’a pourtant pas faibli. Et il aura suffi d’un scandale XXL, le 24 mai dernier, pour que la chorale des «anti» reprenne de plus belle. Quand le chantier en question a été mis sous séquestre par la justice italienne après la mise au jour d’une affaire de vol de métaux. Deux cents tonnes de fer et d’acier destinés au chantier volatilisé­es...

Augmentati­on du trafic

Un constat accablant auquel s’ajoutent rapidement les accusation­s de tromperie sur la qualité de travaux publics et de détention illégale d’explosifs. Pas franchemen­t glorieux pour un chantier évalué à 176 millions d’euros – piloté par l’Italie, mais financé à 42 % par la France. Pas franchemen­t rassurant non plus. Ne serait-ce qu’en termes de fiabilité de la galerie fraîchemen­t creusée. Voire de l’ensemble des travaux réalisés par des entreprise­s italiennes sur le sol français. Chez les détracteur­s d’hier, l’occasion est belle pour rappeler que le nouveau tube est « plus dangereux que l’ancien». Retour, donc, au débat de départ. Fallait-il le doubler ou simplement rénover et sécuriser l’axe existant ? Les opposants, eux, n’en démordent pas : un deuxième tube impliquera une augmentati­on du trafic routier. De 3200 véhicules par jour, on pourrait ainsi atteindre les 4700 véhicules, selon les estimation­s des services de l’État. De quoi craindre pour la sécurité des villages, pour le bruit, la pollution ou encore la préservati­on du patrimoine bâti, traversé par ces routes très sinueuses. L’arrêté pris fin 2017 par les cinq maires de la Roya et le Départemen­t, visant à interdire aux poids-lourds de plus de 19 tonnes de circuler sur la RD6204, aura clairement résolu une partie du problème. D’autant plus depuis que les panneaux d’interdicti­on apparaisse­nt en bonne position au point de contrôle de Fanghetto. Reste que le tunnel de Tende en luimême est, du point de vue de tous, absolument nécessaire – en complément­arité avec la ligne ferroviair­e. Pour faire vivre, toujours et encore, l’ensemble des villages de la Roya.

 ?? (Photo F.B.) ?? En mai dernier, le chantier de doublement du tunnel de Tende avait été mis à l’arrêt, après la mise au jour d’une affaire de vol.
(Photo F.B.) En mai dernier, le chantier de doublement du tunnel de Tende avait été mis à l’arrêt, après la mise au jour d’une affaire de vol.

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