Prise la main dans le sac, elle écope de jours de prison
Comment peut-on jouer au Casino de Monte-Carlo avec un unique subside mensuel de 500 euros, un loyer de 158 euros et un enfant à charge ? Pourtant, une femme sans emploi semble n’avoir eu aucune peine à s’affranchir du procédé. Ou plutôt pas le moindre scrupule : elle a volé de l’argent dans le sac d’une joueuse. C’est la raison pour laquelle cette quinquagénaire d’origine sénégalaise devait comparaître devant le tribunal correctionnel. Absente à la barre, elle a été condamnée à une peine de quinze jours d’emprisonnement ferme et devra rembourser la somme dérobée à la plaignante. Retour sur les faits. Dans la nuit du 6 août dernier, il y a du monde autour des machines à sous des jeux américains. Une femme glisse des jetons sur plusieurs appareils sans se préoccuper de son sac ouvert laissé sur un des sièges. Amer constat au moment de partir! Elle a été délestée d’une liasse de billets de 50 euros, et alerte les services de sécurité.
« Elle aurait uniquement déplacé le sac »
Les surveillants se réfèrent aux
enregistrements vidéo. Ils repèrent, vers 3 h 33, une personne d’origine africaine. Elle commence
à jouer et on voit bien sa main plonger dans le sac concerné afin d’en retirer quelque chose. L’intéressée
poursuit sa quête de chance aux gains sur d’autres machines avec des billets de 50 euros. Tout en surveillant en permanence l’arrivée de gens dans son entourage. «Cette même personne, souligne le président Florestan Bellinzona, se représente au Casino le lendemain. Les vigiles la reconnaissent et ils lui font voir la vidéo. La prévenue conteste les faits : elle aurait uniquement déplacé le sac sans rien prendre. Même si on connaît le montant de son allocation pour vivre, elle niera l’évidence. La victime a demandé la restitution de la somme. Quant à la fautive, elle est inconnue des services de police. »
« Elle doit être punie sévèrement »
Le premier substitut Olivier Zamphiroff n’éprouve aucune compréhension pour ce genre d’individu. «Vous allez condamner cette femme qui profite de l’atmosphère des salons de jeux, où des clients misent sur plusieurs machines à sous, pour puiser dans les sacs. Elle doit être punie sévèrement pour se livrer à pareille activité. Je propose une peine de quatre mois d’emprisonnement ferme. » Le tribunal ne fera pas tomber un si lourd couperet. Il ramènera la sanction à quinze jours.