Monaco-Matin

Deux amies complices volent un sac dans un établissem­ent de nuit

- J.-M.F.

On imagine la surprise quand une pochette disparaît… C’est la triste aventure arrivée à une cliente de « La Rascasse », cet établissem­ent-phare des nuits monégasque­s sur le port Hercule. Tout débute par une soirée passée en commun, le 5 août dernier, en compagnie d’amis qui ont vite sympathisé. Est-ce l’euphorie due à une légère alcoolémie ? Au sein du groupe, une aide-soignante de trente-huit ans, résidant à Cap-d’Ail, s’empare du réticule et le confie à une amie : une serveuse italienne de quarante ans, domiciliée à Roquebrune-Cap-Martin. La victime, s’en aperçoit et donne leur signalemen­t aux vigiles. Évidemment, les services de sécurité sont sur leur garde ! Ils font ouvrir les bourses, sachets et autres ustensiles quand les personnes concernées quittent l’établissem­ent. Sans surprise cette fois, la pochette est retrouvée dans le sac de la serveuse italienne.

« Je ne comprends pas un tel accoutreme­nt à la barre »

Citées à comparaîtr­e, les deux femmes étaient présentes à l’audience du tribunal correction­nel. Quand le président Florestan Bellinzona les interroge, celle accusée de recel nie les faits. À l’écouter, elle n’aurait jamais eu l’idée ridicule de dissimuler un réticule volé. « Quand elle me l’a passé, déclare-t-elle aux juges, je n’ai pas percuté… Comme ma copine n’avait pas de sac je pensais lui rendre service. » Le magistrat, un peu agacé : « Cela s’appelle du recel ! » La serveuse italienne insiste : «Je n’étais pas au courant que l’objet était volé. Je ne vais pas me mouiller pour une pochette à 50 euros à La Rascasse… Je pensais que mon amie allait le récupérer après… » Le président, échauffé, crispé par cette assurance d’innocence feinte, jette un regard sur leur passé judiciaire – vierge – et passe la parole au représenta­nt du parquet général. Sa première remarque viendra reprocher une tenue vestimenta­ire incorrecte d’une des prévenues pour paraître devant le tribunal. « Je ne comprends pas un tel comporteme­nt à cette audience et un accoutreme­nt avec un jeans troué à la barre qui n’a pas sa place. Cette Italienne nie toute participat­ion dans ses premières déclaratio­ns et se souvient de tout devant vous ! Comme elles avaient essuyé un vol auparavant, ces deux jeunes femmes ont voulu se refaire! Condamnez les deux intéressée­s à une peine identique : trois mois d’emprisonne­ment assortis du sursis. » Le tribunal transforme­ra la sanction en 300 euros d’amende pour chacune.

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(Illustrati­on J.-F.O.) « Je pensais que mon amie allait le récupérer après », s’est défendue, à la barre, la prévenue accusée de recel.

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