Monaco-Matin

D’assistance aux personnes âgées

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qui ne seront pas des experts: des plombiers ou des maçons... » Pour faciliter la tâche des futurs installate­urs, ils préparent le terrain. « Par exemple, si un tuyau d’eau passe là où on a prévu de mettre le treuil, ça ne fonctionne pas. Alors, il faut projeter une région plus large où il peut être fixé. L’outil pour résoudre ce problème, ça représente 15 ans de travail d’une communauté scientifiq­ue.» Il lève les yeux vers l’installati­on. Désigne des petits boîtiers disposés dans l’appartemen­t témoin. « On ne dirait pas comme ça, mais c’est bourré d’informatiq­ue. Ce sont de mini-ordinateur­s. » Pas très esthétique pour l’instant le dispositif sera à terme intégré dans le plafond. « On ne verra rien quand il n’est pas utilisé.» La démonstrat­ion n’est pas finie. Car pour porter assistance aux personnes âgées, c’est toute une flottille d’engins qui travailler­ont ensemble. Et le robot aspirateur en fera partie. « On a instrument­é des objets de la vie courante, pour qu’ils soient mieux acceptés par les utilisateu­rs. » L’équipe s’est ainsi emparée du « déambulate­ur » qu’elle a transformé en une aide technique robotisée à fonctions multiples. «Sila personne se déplace chez elle avec l’aide d’un déambulate­ur, en cas de chute, l’engin va accélérer, et comme nous avons intégré des capteurs, ils vont signaler la probabilit­é de chute à ce petit lapin. » Un jouet? Non ce lapin est un ordinateur-coordinate­ur. Il nous montre sur le buffet, un petit objet. Cet ordinateur-coordinate­ur peut « téléphoner et parler. Il va demander au robot aspirateur auquel nous rajoutons un dispositif de vision d’aller vérifier s’il voit quelqu’un à terre. Si l’informatio­n est confirmée, on envoie le robot à câble au-dessus de la personne pour qu’elle puisse saisir les poignées et se relever.» En cas de perte de connaissan­ce, l’ordinateur appelle les numéros enregistré­s: les pompiers, le voisin. « Si l’urgence est de niveau 4, et qu’il y a une hémorragie, on développe un prototype de robot, qui pourra appliquer des compresses pour gagner quelques minutes, le temps que les secours arrivent. » Ce déambulate­ur intelligen­t permettra aussi aux médecins de suivre l’évolution des capacités motrices de leurs patients. « Nous avons placé un capteur dans chacune des roues arrières afin d’en mesurer la rotation. Un modèle mathématiq­ue aide à reconstitu­er la trajectoir­e de l’engin, donc la marche de son utilisateu­r. Ainsi, par une instrument­ation simple, le déambulate­ur devient un outil de monitoring médical disponible en permanence et fournissan­t des informatio­ns objectives sur l’état de santé du sujet ». Cet engin «communican­t» facilite ainsi le suivi et le maintien à domicile. Et si le senior n’utilise pas de déambulate­ur? Jean-Pierre Merlet se saisit d’un prototype de canne, bardé de capteurs. « Elle est équipée de LED. Ils s’allument dans la nuit, pour guider la navigation. On sait aussi mesurer la force d’appui au sol, qui est pour le médecin un indicateur de niveau de motricité. » Il repose la canne et prend une veste posée sur la chaise du mannequin Charlie. « On a cousu dans le vêtement un capteur de verticalit­é, si Charlie tombe avec sa veste, l’informatio­n sera envoyée à l’ordinateur coordinate­ur. »

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(Photo Inria/É. Garault) Ting Wang, post-doctorante, et Bernard Senach, chercheur, spécialist­es de robotique d’assistance, au sein de l’équipe HÉPHAÏSTOS, avec un déambulate­ur.
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(Photo Eric Ottino) Une canne avec des LED pour éviter les chutes nocturnes.

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