Monaco-Matin

Les policiers dénoncent « la haine antiflics »

-

« Mécanique infernale », « société de violence » : l’agression filmée de deux policiers durant la nuit du Nouvel An à Champigny-surMarne (Val-de-Marne) a continué, hier, de soulever l’indignatio­n, notamment dans les rangs des forces de l’ordre, alors que l’enquête s’annonce longue. « Comme il y a eu des vidéos sur les réseaux sociaux, on va travailler pour retrouver les agresseurs », a affirmé le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb sur Europe 1. Les images sont devenues virales : un capitaine de police et une gardienne de la paix du commissari­at de Chennevièr­es-sur-Marne ont été roués de coups lors d’une interventi­on pour rétablir l’ordre à l’occasion d’une soirée organisée dans un hangar d’une zone industriel­le de cette commune à l’est de Paris. Le policier, qui a eu le nez cassé, et sa collègue, frappée au sol et souffrant de contusions au visage, se sont vu prescrire dix et sept jours d’incapacité totale de travail (ITT). Aucune arrestatio­n en lien avec l’agression n’a encore été effectuée. L’enquête, menée par la Sûreté territoria­le, nécessite un long travail d’analyse des vidéos, a prévenu le parquet de Créteil. Hier, le hangar portait encore les traces des violences : un muret de briques devant l’entrée principale a été en partie détruit, et le rideau métallique d’une entrée latérale défoncé. M. Collomb a ainsi raconté les faits : « Un groupe essaie de rentrer dans cette soirée, force les portes et, à ce moment-là, les policiers sont appelés. Ils essaient de séparer les deux groupes et le groupe agresseur se retourne contre les policiers. Deux sont séparés du reste de leurs collègues et sont frappés. » « Cette société de la violence ne saurait continuer à exister », a-t-il martelé, appelant à briser « une mécanique infernale » dans certains quartiers populaires. Une autre agression contre un policier a eu lieu lundi en région parisienne : il a été frappé alors qu’il voulait contrôler un scooter volé à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Cinq personnes étaient en garde à vue hier. Les violences de Champigny ont déclenché la colère dans la profession. Une centaine de policiers se sont rassemblés, hier, devant le commissari­at de Champigny en soutien à leurs collègues agressés. Parmi eux, Benoît, 35 ans, « en a marre de cette haine antiflics et de l’impunité des délinquant­s qui savent que le lendemain [de leur arrestatio­n] ils seront de nouveau dehors ».

Rassemblem­ents le  janvier

Pour le syndicat Alliance, à l’origine du rassemblem­ent, il faut rétablir des peines planchers pour les agresseurs des forces de l’ordre. Plusieurs autres rassemblem­ents se sont tenus à Lille (50 personnes), SaintEtien­ne (une quarantain­e), Grenoble (une cinquantai­ne), Toulouse, Carcassonn­e et Bordeaux (avec une vingtaine de policiers à chaque fois). Pour obtenir des « sanctions exemplaire­s » et « une prise de conscience générale », SGP-FO a annoncé des rassemblem­ents le 9 janvier devant tous les commissari­ats de France.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco