Me Bernard Ginez : « Ça va dans le sens de la modernité »

Équiper les cellules de téléphones, Me Bernard Ginez, avocat pénaliste à Nice, est

« pour ». Pour lui, « cela va dans le sens de la modernité… Et permettra de limiter le trafic de téléphones portable en prison qui a pris des proportions incroyables. » « Aujourd’hui, à peine incarcérés, les détenus parviennent à se procurer un téléphone portable », constate Me Ginez qui pointe du doigt une certaine hypocrisie dans le système actuel : « Des téléphones, ils en ont déjà tous ou presque. » Pour lui, en équiper les cellules ne pose donc « pas de problème de sécurité ». D’autant que «le nombre de numéros joignables sera limité et surveillé ».

Un plus pour les droits de la défense

En revanche, pour l’avocat qu’il est, cette mesure sera de nature à « rapprocher le détenu de son défenseur ». Aujourd’hui, le seul moyen d’entrer en contact avec un client incarcéré est d’aller le visiter en prison. « Or, elles sont fermées deux voire trois jours par semaine, souligne-t-il. Sans compter le temps perdu. Pour aller jusqu’à la maison d’arrêt de Grasse et attendre qu’on nous extraie la personne de sa cellule, c’est une demi-journée de foutue. Or il y a parfois des cas urgents. Et tout cela pourrait se régler en cinq minutes au téléphone. » L’installation d’un téléphone dans les cellules va donc, selon Me Ginez, « dans le sens des droits de la défense ». « Elle permettrait aussi de maintenir pour les détenus un lien avec l’extérieur, et notamment avec les familles, qui est toujours souhaitable », insiste

Me Ginez qui pense tout « particulièrement aux mineurs et pères de familles incarcérés ». E. G.