Monaco-Matin

Nordine, gardien : « Et la sécurité du personnel ? »

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Nordine, 22 ans de pénitentia­ire est catégoriqu­e, c’est « non ». Pour ce surveillan­t de prison, équiper les cellules de téléphones, c’est la porte ouverte à tous les « détourneme­nts». Il sait que l’administra­tion « met en avant les relations familiales et la réinsertio­n », mais pour le délégué UFAP-UNSa Justice de la maison d’arrêt de Nice,

« si c’est pour ça, cela ne sert à rien, car les détenus ont déjà accès à des téléphones dans les cours de promenades, ou dans les étages».

A Nice, par exemple : « Les détenus ont deux heures de promenade le matin, deux heures l’après-midi, ils peuvent téléphoner. Et si le détenu n’a pas accès au téléphone pendant ce temps-là, où s’il a peur ou ne peut pas aller en promenade il peut faire une demande pour téléphoner d’un autre poste et ce sera accepté ». Selon Nordine, l’administra­tion oublie surtout un paramètre : « La sécurité du personnel ». « Même si le téléphone est bridé, qui dit technologi­e, dit possibilit­é de trouver une parade pour le débloquer. Et si par exemple, un surveillan­t de prison se prend la tête avec un détenu, ce dernier peut donner dans la foulée des consignes à l’extérieur ou à un détenu d’une autre cellule. ». Alors, « non », renchérit Nordine, même si les conversati­ons sont enregistré­es : «ANice,ilyasix cent cinquante détenus, allez on va dire trois cent cinquante cellules, ça ferait trois cent cinquante postes à enregistre­r, ça ferait des milliers d’heures d’écoute, ingérable. » Le délégué syndical pense aussi au coût d’une telle installati­on : « Il n’y aurait pas d’autres choses à faire avec cet argent »,

s’interroge-t-il ? S. G.

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