Le Centre Scientifique de Monaco contribue au séquençage révolutionnaire du génome d’un corail
Le génome du premier corail «robuste» a été séquencé grâce à une collaboration internationale entre le Centre Scientifique de Monaco et l’Université des Sciences King Abdullah d’Arabie Saoudite. Un pas en avant alors que les récifs tropicaux sont menacés de destruction d’ici 2050 à cause des changements climatiques et toute la communauté scientifique tente de trouver des solutions pour sauvegarder cet écosystème, support économique et sociétal pour plus de 500 millions de personnes dans le monde. En octobre dernier, le prince Albert II, en association avec prince Charles de Galles – et sa fondation «International Sustainability Unit » – et la reine Noor de Jordanie, ont d’ailleurs lancé la déclaration «Coral Reef Life», visant à la protection de cet écosystème. Une de ces solutions passe par une meilleure connaissance des animaux responsables de la formation de ces récifs : les coraux durs. Ceuxci vivent en symbiose avec des algues unicellulaires photosynthétiques qui leur fournissent leur nourriture.
Un pas de géant
Les coraux sont apparus il y a environ 430 millions d’années et ont évolué en deux grandes familles, appelées «robustes» et «complexes», il y a environ 230 millions d’années. Le génome d’un représentant des coraux de la famille des «complexes» a été séquencé en 2011, donnant d’importants renseignements sur le système immunitaire de ces animaux. Un génome curieusement très proche de celui des vertébrés. Il aura donc fallu attendre 6 ans pour que les équipes de biologistes du Centre Scientifique de Monaco (CSM), de l’Université King Abdullah des Sciences et Techniques (KAUST) en Arabie Saoudite et de l’Université Libre de Bruxelles (Belgique) parviennent à séquencer le premier représentant de l’autre grande famille, celle des robustes, et montrent que les génomes coralliens peuvent être étonnamment disparates. En effet, ces deux coraux ont développé des systèmes immunitaires différents à la suite de plusieurs duplications de gènes. Ils ont aussi une réponse physiologique différente face au stress. Cette étude de génomique comparative va donc permettre aux chercheurs d’identifier et de comprendre la sensibilité des coraux face aux changements climatiques, et notamment la rupture de la symbiose, appelée blanchissement, ainsi que leurs mécanismes d’adaptation à l’acidification des océans ou au réchauffement. Il est à noter que l’espèce séquencée, Stylophora pistillata, est largement utilisée à travers le monde comme modèle biologique.