Monaco-Matin

Panne moteur au décollage de Nice et grosse frayeur à bord

Hier matin à l’aéroport, un avion de la Lufthansa a fait demi-tour après un problème technique

- E. G.

Nous venions de décoller depuis dix minutes quand il y a eu un violent choc dans l’avion. On a cru que c’était la fin », explique un passager présent dans l’appareil. Hier à 7h10, l’avion qui avait décollé de Nice à destinatio­n de Francfort a été victime d’une défaillanc­e technique sur un de ses moteurs. Dans un communiqué la Lufthansa confirme une « perte de poussée » et assure avoir privilégié la « sécurité » ,sa « priorité n°1 » en Roland d’Authier a embarqué hier matin à bord du vol LH1069 à destinatio­n de Francfort. Ce chef d’entreprise azuréen raconte « la peur de [sa] vie ». «On venait de décoller. On devait être au niveau de Cagnes-sur-Mer quand il y a eu un gros “paf” côté droit. » Roland était installé au niveau des ailes. Il reconnaît avoir peut-être davantage entendu que d’autres passagers ce bruit étrange. « Pas vraiment une explosion. Plutôt le bruit métallique d’une pièce métallique qui casse. La personne qui était assise côté hublot a alors vu une grosse flamme sortir du réacteur et les ailettes s’arrêter.»

« Un silence de mort »

« Il y a alors eu un silence de mort dans l’avion », poursuit cet entreprene­ur de Sophia Antipolis. Puis, «au bout de faisant faire demi-tour à l’appareil comme l’exigent d’ailleurs les procédures d’urgence. « L’avion était en vol lorsqu’un voyant s’est allumé dans le cockpit de l’appareil. La procédure oblige le retour sur le tarmac », détaille le manager de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur. « Après avoir contacté la tour de contrôle, l’appareil s’est posé tout à fait normalemen­t. » Débarqués rapidement, les passagers qui devaient rejoindre Francfort ont tout de même eu très peur. La Roland a dû patienter avant de prendre une correspond­ance.

trois minutes, le pilote a pris la parole pour faire une annonce en allemand et en anglais»: «Comme vous avez pu vous en apercevoir, un réacteur est en panne. Nous allons atterrir à Nice dans 2 minutes », informe le commandant. « D’une voix calme et posée», souligne Roland. Lufthansa précise qu’ils se sont tous vu « offrir des places sur d’autres vols » pour poursuivre leur voyage et ajoute, concernant l’appareil concerné par l’avarie que «les technicien­s sont actuelleme­nt en train d’examiner l’appareil pour déterminer précisémen­t la cause de cette défaillanc­e technique.» Si l’aéroport a connu quelques retards dus au retour forcé du vol LH1069, les pistes de l’aéroport azuréen sont restées ouvertes et le trafic a très vite repris normalemen­t. «C’est bien ce qui m’a fait tenir, précise-t-il. Parce que j’ai bien cru que ma dernière heure était arrivée.» «L’avion a continué à avancer jusqu’à Antibes pour prendre un peu d’altitude avant d’entamer un demi-tour délicat au-dessus des îles », explique l’entreprene­ur. Antibes, c’est précisémen­t là où il habite. «Quand on est passés au-dessus de la maison j’ai pensé à mes enfants et j’ai hésité à rallumer le portable pour envoyer un dernier texto… » « À chaque nouveau bruit on sursautait. Lors de son demitour sur un moteur l’avion se comportait bizarremen­t. Et je repensais à ce que me disait mon père. Il a travaillé toute sa vie dans les tours de contrôle. Et il me disait toujours que perdre les moteurs en altitude croisière ce n’est pas si dramatique. Par contre il ne vaut mieux pas que ça merde au décollage ou à l’atterrissa­ge. J’avais cette phrase de mon père dans la tête. »

«Ouf!» de soulagemen­t

Le vol LH1069 a finalement pu revenir sans encombre à Nice. «On a dû atterrir dans les dix premiers mètres de la piste. On voyait l’eau se rapprocher de plus en plus. Et finalement la terre ! J’ai poussé un “ouf !” de soulagemen­t. Des gens ont applaudi à l’américaine. Et puis ils nous ont fait descendre de l’avion dans le calme. Très profession­nellement. On a rejoint l’aérogare par la passerelle avec laquelle on était montés dans l’avion quelques minutes plus tôt. Ce qui fait qu’on s’est retrouvés en zone d’embarqueme­nt, au lieu des arrivées. Du coup ils nous ont indiqué un passage pour rejoindre nos valises. Certains ont cru qu’on allait remonter dans le même avion. Ils disaient qu’ils ne voulaient pas ! » Ce n’était évidemment pas ce qui s’est passé. Tout le monde s’est finalement retrouvé au comptoir de la Lufthansa. « Pour essayer d’attraper un autre vol et ne pas rater sa correspond­ance» ,explique Roland qui devait quant à lui aller jusqu’aux États-Unis. « Il y avait deux employés au comptoir de la compagnie pour gérer tout un avion, forcément ça prend du temps », reconnaît cet entreprene­ur azuréen qui semble s’accommoder de ces désagrémen­ts. Guère pressé de remonter dans un avion. «Je me dis que c’est comme après une chute de cheval. Qu’il faut remonter en selle de suite. J’essaie de m’en convaincre… »

 ?? (DR) ??
(DR)
 ??  ??
 ?? (Photo P. H.) ?? Le réacteur droit de cet avion de la Lufthansa s’est arrêté en plein décollage.
(Photo P. H.) Le réacteur droit de cet avion de la Lufthansa s’est arrêté en plein décollage.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco