Les commerçants incités à trier leurs déchets
Après la démarche « Commerce engagé» initiée en 2014, le gouvernement lance un label évolutif. Les adhérents sont invités à modifier leurs habitudes en privilégiant des comportements responsables
Àl’heure où la France vient d’interdire la vente des cotons-tiges, Monaco poursuit son combat pour inciter ses habitants à un mode de consommation plus responsable. Les commerçants sont aux premières loges des ambitions du gouvernement pour respecter son plan climat, dont l’un des objectifs est la réduction des déchets. Le label « Commerce engagé » matérialise cette volonté. Il a été choisi par la Principauté pour sa « faisabilité ». «Les adhérents doivent remplir un cahier des charges qui est adapté à la configuration du territoire », précise Valérie Davenet, Directeur de l’Environnement. « Il vise à mettre en avant des “magasins pilotes”, ceux ayant déjà intégré dans leurs tâches quotidiennes le tri des déchets ou la réduction des emballages et adopté des gestes pour économiser l’énergie et inciter ainsi les autres commerces à faire de même. »
enseignes labélisées
La boutique Corner Store, vendeuse de jouets à Monaco-Ville, fait partie des vingt-cinq premières boutiques à être labélisées, à partir de la semaine prochaine, pour son engagement. « Quand les experts, mandatés par le gouvernement, sont venus à notre rencontre, on remplissait déjà les critères de réduction des emballages et nous faisions déjà le tri sélectif. C’est une discipline naturelle pour nous. On a aussi une méthode simple pour dissuader les clients de prendre un sac à usage unique : on les vend à 20 ou 30 centimes l’unité. C’est simple, on rajoute une démarche. Les clients y réfléchissent à deux fois »,
avance Gaëlle Corlay, responsable du magasin.
Des poubelles insuffisantes
Le label « Commerce engagé », la responsable des magasins Superdry et Il Teatro, rue Grimaldi, n’est pas contre. Mais, il y a un hic… « Vous avez vu des containers dehors ? », peste la directrice. « Nous, on veut bien trier, mais encore fautil qu’il y ait les infrastructures adaptées ». Même revendication chez K11 Concepstore, avenue de la Costa : « Évidemment il faut sensibiliser
les commerçants. Mais si comme, nous, ils doivent partager leurs poubelles avec les résidents d’un immeuble, il faut aussi éduquer les citoyens », suggère Isabelle, responsable du magasin de luxe.
Accompagner les volontaires
À l’espace Fontveille, il n’y a pas de containers spéciaux pour trier ses déchets. Difficiles pour les commerçants de le faire selon Valérie, vendeuse dans la boutique de sacs Buny. Même si elle trie ses déchets au travail : « Je le fais naturellement
par car j’ai cette habitude à la maison, mais rien n’est fait ici pour nous y encourager ». Interroger sur le manque de locals à poubelles, le Directeur de l’Environnement, Valérie Davenet tempère. «C’est effectivement ce qui ressort des rapports effectués sur le terrain. C’est aussi ça l’intérêt du label. On remonte les revendications des commerçants en les adressant aux services compétents. Nous sommes disponibles pour les accompagner dans leurs démarches, les conseiller. Grâce à ce label, on maintient le lien. »