Monaco-Matin

Pourquoi la falaise est-elle nettoyée?

Abandonnée à Dame nature depuis 25 ans, la falaise subit un nettoyage ciblé et d’envergure, au-dessus du port de Fontvieill­e, pour donner de l’air aux espèces végétales locales et protégées

- Dossier : Thomas MICHEL tmichel@nicematin.fr Photos : Jean-Sébastien GINO-ANTOMARCHI et Manuel Vitali/Dir.Com

Vous les avez tous aperçus ces dernières semaines sur le port de Fontvieill­e. Des petits bonshommes jaunes et bleus harnachés à la roche et oscillant comme des Yo-Yo entre de grands sacs blancs. Des masses suspendues sources de toutes les rumeurs chez les Monégasque­s. Tiens, un nouveau grand chantier? Une nouvelle déco de Noël sous les fenêtres du souverain ? À chacun sa version… En réalité, Voilà 25 ans que le pan rocheux mitoyen du Jardin animalier n’avait pas subi un grand nettoyage. Autant dire qu’entre-temps, Dame nature ne s’était pas privée de reprendre ses aises. Le problème étant que, réchauffem­ent climatique ou non, les plantes exotiques ont étendu leur espace vital jusqu’à mordre – dangereuse­ment – sur les plates-bandes des autochtone­s. Autant d’espèces patrimonia­les ou protégées auxquelles il convenait de redonner de l’air.

«Des rochers étaient tombés dans l’eau »

D’où une vaste, et minutieuse, opération de débroussai­llage entreprise en fin d’année dernière et se poursuivan­t jusqu’au mois de février prochain. « On a eu quelques petits soucis

avec des infloresce­nces d’agaves tombées dans le port de Fontvieill­e et quelques rochers qui étaient tombés également », expose le chef de section Jardins à la Direction de l’Aménagemen­t Urbain (DAU), Georges Restellini, pour justifier le timing de l’interventi­on. Une question de sécurité couplée d’une opportunit­é pour la Direction de l’Environnem­ent,

en partenaria­t avec le Conservato­ire Botanique National Méditerran­éen de Porqueroll­es (CBNMed), d’effectuer un inventaire. « Avant le nettoyage il fallait avoir une bonne connaissan­ce des espèces en présence. La direction de l’Environnem­ent fait des inventaire­s chaque année de la faune et de la flore terrestres, comme marines. Nous faisons

ensuite des préconisat­ions pour la DAU, dans le cadre des espaces publics et des jardins. C’était important de le faire ici car le pas de temps était très long », justifie le Directeur de l’Environnem­ent, Valérie Davenet. Depuis quelques semaines, l’Entreprise Monégasque de Travaux Acrobatiqu­es (EMTA) a ainsi été missionnée par la Direction de l’Environnem­ent

pour « assainir » les lieux.

Sans impact sur les espèces animales

Décaper méticuleus­ement la mythique paroi rocheuse (lire ci-dessous) pour répondre à des objectifs bien précis : contrôler l’expansion des espèces exotiques envahissan­tes, restaurer l’habitat à fort enjeu de conservati­on, favoriser la persistanc­e et la recolonisa­tion de la flore patrimonia­le. Un cahier des charges nécessitan­t un plan d’actions séquencé sur trois années (2017-2019). «On enlève les plantes invasives jusqu’à fin février 2018 et on arrête de travailler au printemps pour éviter d’abîmer les plantes patrimonia­les qui reprennent. Historique­ment, ce sont plutôt des plantes méditerran­éennes, de garrigues, de maquis comme on peut trouver dans l’arrière-pays niçois, et d’autres comme des euphorbes, qui sont peu visibles en été avec la chaleur et qu’on voit moins en hiver», détaille Georges Restellini. Un décapage qui, selon la Direction de l’Environnem­ent, n’aura aucune incidence sur la vie animale. Rassurant, après une année 2017 marquée par la naissance de six cormorans huppés de Méditerran­ée et de deux faucons pèlerins non loin. Des espèces patrimonia­les aussi, qui reviendron­t peut-être nidifier dès mars.

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L’opération sera interrompu­e avant le printemps pour reprendre fin  jusqu’à début .

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