Monaco-Matin

«On est obligés d’y aller avec des pincettes»

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Intervenan­t dans le public comme le privé depuis 30 ans en Principaut­é, l’Entreprise Monégasque de Travaux Acrobatiqu­es (EMTA) – dirigée par l’alpiniste Steve Poliakovic – est rodée aux travaux périlleux. Sur ce chantier, un ou deux binômes opèrent toutefois dans des conditions inhabituel­les, comme le concède Estelle Thomas. «D’habitude nous n’avons pas la mer en dessous. C’est pour ça que nous utilisons ces sacs blancs (lire ci-contre), il ne faut pas que les plantes tombent dans l’eau, non pas qu’elles soient nocives mais elles peuvent poser des problèmes aux plaisancie­rs, notamment pour les hélices des bateaux. »

« Les débroussai­lleuses sont bannies »

Si aucun problème géologique, d’érosion ou de chutes massives de pierres, n’est à déplorer, les précaution­s sont de tous les instants, y compris dans le matériel selon Dominique Ferry. « Le petit plus qu’on a par rapport à d’habitude, c’est qu’on a des plantes endémiques

à ne pas toucher. Sur certaines falaises on nous demande de tout nettoyer. Ici, ce n’est pas évident parce que ça fait quelques années que ça n’avait pas été fait et la nature a repris ses droits. On doit tout arracher avec des outils manuels, les débroussai­lleuses sont bannies. On est obligés d’y aller avec des pincettes. » D’autant que les ouvriers qui descendent

chaque jour la paroi depuis la place du Palais ne sont pas des botanistes!

« Un relevé en superficie­s et en pourcentag­es »

Il a donc fallu un travail préparatoi­re conséquent entre EMTA, la Direction de l’Environnem­ent, les Affaires maritimes, la Société d’exploitati­on des ports de Monaco, la DAU, et les botanistes du Conservato­ire de Porqueroll­es. Beaucoup d’intervenan­ts pour « un démarrage un peu difficile » mais une mise en place qui s’est, finalement, « bien décantée », selon Estelle Thomas. « On a reçu des plaquettes avec des photos bien représenta­tives des plantes à ne pas toucher ou enlever», ajoute Dominique Ferry, dont le travail ne se limite pas à la récolte de quelques intrus végétaux. «On fait un relevé en superficie­s et en pourcentag­es de ce qu’il reste en plantes endémiques et on le donne aux botanistes de Porqueroll­es qui font un recensemen­t. » « L’année prochaine, aux premières pluies, on commencera une nouvelle campagne pour être sûrs que les plantes invasives n’ont pas repoussé. Ce sera le même travail mais plus pointilleu­x encore », prévient Estelle Thomas.

À noter que la partie privative de la falaise, en dessous des appartemen­ts de la famille princière, fait l’objet d’un entretien spécifique et semble vierge de plantes invasives.

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Tout est arraché avec des outils manuels par souci de précision.

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