«Ce n’est vraiment pas un jardin, c’est considéré comme du milieu naturel. Un patrimoine.»
Questions à Georges Restellini, chef de section Jardins à la DAU
S’il n’agit qu’en tant que coordinateur sur cette opération, Georges Restellini, chef de section Jardins à la Direction de l’Aménagement Urbain (DAU), n’en reste pas moins un témoin privilégié de l’évolution de la faune et de la flore en Principauté. Il pose son regard sur ce pan rocheux.
Avant même cette opération et l’inventaire, quelles évolutions aviez-vous détecté à l’oeil nu ? On s’était aperçu du développement des plantes exotiques depuis quelques temps. Des plantes grasses, succulentes. Il y avait quelques pieds en partie haute et puis elles ont pris la place pratiquement de toute la falaise. Alors qu’avant, c’était une falaise assez aride, avec des plantes plutôt méditerranéennes et quelques oliviers. On n’avait pas ces nappes de plantes succulentes.
Quelles conséquences peuvent-elles avoir sur les plantes endémiques et la roche ? Le problème c’est qu’elles entrent en compétition avec les plantes patrimoniales. Si elles se développent sur des pans qu’on protège, ça peut prendre leur place. Si on avait laissé comme ça, dans quelques années on risquait de n’avoir plus que des plantes exotiques et des cactées.
Est-il parfois nécessaire de replanter ? On ne replante pas. On laisse ces plantes-là et éventuellement, si il y a des écailles de rochers qui menacent de tomber sur un bateau, on les enlève. Mais on ne replante pas, on laisse un milieu naturel et on essaye de favoriser les plantes patrimoniales en enlevant les invasives. On n’introduit pas de nouvelles plantes. Ce n’est vraiment pas un jardin, c’est considéré comme du milieu naturel. Un patrimoine.
Vous n’avez pas noté d’évolution des comportements ou des activités dans le port, ces dernières années, qui auraient causé cette prolifération ? Non. Mais on s’aperçoit malgré tout, réchauffement climatique ou pas, que les plantes exotiques qui, à une certaine époque gelaient en hiver, ne gèlent plus et ont tendance, au contraire, à envahir. Il y a ou ans, les opuntias gelaient complètement et redémarraient du pied par exemple. C’est le cas aussi des insectes ou de parasites qu’on n’avait pas avant.
Qui nécessitent des traitements ? Non, mais on s’aperçoit qu’il y a un équilibre un peu différent. C’est le cas des palmiers avec l’histoire du charançon. On n’a pas de problèmes de charançons mais on subit les mêmes parasites que nos collègues de la Côte d’Azur et du bassin méditerranéen. On a pas mal de soucis avec les palmiers.
Les réunions de coordination sont-elles régulières sur cette opération ? On fait venir un botaniste tous les mois depuis que la Direction de l’Environnement a pris attache avec le Conservatoire du littoral. Ils viennent contrôler, voir si l’entreprise rencontre des difficultés particulières.