Monaco-Matin

Une centaine de courageux s’est jetée à l’eau (froide)

C’est hier que se déroulait le traditionn­el bain du nouvel an sur la plage des Sablettes à De nombreux Mentonnais et touristes de passage se sont prêtés au jeu. Malgré une météo boudeuse

- ALICE ROUSSELOT arousselot@nicematin.fr

Il y a les fous, les frileux et ceux qui n’ont pas froid aux yeux. Les baigneurs à sang chaud, ceux qui gardent la tête froide. Ceux à qui une virée aquatique hivernale fait chaud au coeur. Ceux à qui elle ne fait clairement ni chaud ni froid. Il y a surtout une centaine de chaleureux baigneurs qui n’a pas craint le coup de froid, hier, quand elle s’est jetée à l’eau, bonnet rouge sur la tête, pour le traditionn­el bain du nouvel an. Malgré le vent et la mer agitée. Malgré un thermomètr­e assez peu enthousias­mant – du point de vue d’un Mentonnais s’entend.

«Une températur­e d’été chez nous ! »

Car dans la meute de baigneurs se cachaient quelques galopins habitués à de telles conditions météorolog­iques. «C’est une températur­e d’été chez nous », s’esclaffe Anders, un Suédois venu faire trempette avec son fils Dexter. « On vient tous les ans à Menton, et tous les ans on voit les gens se baigner, absolument ravis, pour ce bain de la nouvelle année. Cette fois-ci, on ne pouvait pas le louper ! », embraie sa femme, qui préfère judicieuse­ment rester sur la plage pour assurer le reportage photo. Linda a également quitté sa Suisse et ses -25 °C pour passer les fêtes dans la Perle de la France (qui mérite tout particuliè­rement son nom en cette saison). « L’ar rière-grandpère de mon mari était originaire d’ici. Alors quand je l’ai épousé, je Du point de vue des spectateur­s restés sur la plage, l’eau était bien trop froide pour être honnête. Mais pas de quoi effrayer les valeureux baigneurs. Au milieu desquels se cachaient des Suédois et des Suisses – habitués au frimas.

me suis aussi mariée avec cette ville », déclare-t-elle. Enchantée de pouvoir, à ce titre, participer pleinement aux traditions mentonnais­es. « J’aime l’idée de sortir de ma zone de confort. Même si en réalité chacun a sa définition du froid. Nos lacs de montagne sont rarement à plus de 15 °C. » Quand on lui demande si un tel défi nécessite une préparatio­n, Linda sourit : « On fonce sans réfléchir

! C’est le côté fun qui importe. » Et si elle a depuis longtemps fait le deuil d’une possible participat­ion de son mari, la Suissesse espère bien convaincre son fils de 5 ans de se joindre à elle, à l’avenir. « C’est toujours un plaisir de prendre part à cette manifestat­ion. Mais le jour où il sera avec moi deviendra de toute évidence mon meilleur souvenir. » Richard, habitué au point d’avoir prévu le peignoir, vient tout juste

de sortir de l’eau avec son frère Gérard. Et c’est avec audace qu’il assure à ceux qui s’enquièrent de la températur­e de l’eau : « En quelques minutes seulement… on bout ! Il y a un effet thermique. L’eau doit être à la même températur­e que l’air, entre 13 et 14 °C», souligne celui qui admet se baigner pratiqueme­nt tout le long de l’année à Menton. Et constate les effets d’un sport régulier sur la santé. «Je suis moins malade…

» Seul regret de son point de vue : les bourrasque­s de vent. Un contexte qui aura en revanche fait le bonheur des surfers, établis sur une plage voisine. Qui ne se seront pas contenté d’un aller-retour dans l’eau. Mais auront profité, jusqu’aux dernières lueurs, des vagues retrouvées.

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(Photos A.R.)

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