Ils veulent faire de Monaco une « smart city »
Trente étudiants français travaillent depuis plusieurs semaines sur la création de six projets de «smart city» destinés à améliorer la vie des touristes à Monaco. Ils ont présenté leur travail ce jeudi à Paris
Excusez-moi, c’est un peu le rush, là. On doit présenter notre projet dans vingt minutes.» Yann Darlet est l’un des trente étudiants qui bossent d’arrache-pied depuis mardi matin à la construction d’un projet d’application destinée à faciliter la vie des touristes à Monaco. Bérengère, Nazarin, Hanna, Anatole, Konstantin et lui ont inventé le concept baptisé «Monactiv’» (lire page suivante). Autour de la table, on parle en français et en anglais. Les idées continuent de fuser. On affine la page d’accueil de l’application en construction. Dans la grande pièce, un autre groupe peaufine son idée de bracelet intelligent permettant de régler les entrées dans les musées de Monaco, sans avoir à faire la queue.
Deux jours de sprint créatif
Pendant deux jours et demi, sans compter leurs heures, ces étudiants en informatique, tourisme, design et commerce ont participé à un hackathon, un processus créatif intensif et limité dans le temps, pour faire germer de bonnes idées dans le cadre de la «Smart City Monaco», un programme lancé par le gouvernement princier, en collaboration avec l’association
Matrice, affiliée à l’École 42, fondée à Paris par Xavier Niel, le patron de Free et actionnaire majoritaire de Monaco Telecom. Ce jeudi après-midi, donc, dans les locaux de cette école atypique, sans doute l’une des meilleures au monde dans le développement informatique – en tout cas la plus étonnante (lire ci-dessous )–le jury s’est réuni pour examiner les six projets conçus depuis
mardi matin lors du sprint créatif. Tour à tour, les étudiants ont présenté une ou plusieurs idées devant le jury, à la manière d’un grand oral. Sur une tablette, chacun a évalué les projets suivant cinq critères: faisabilité, originalité, pertinence, qualité de sa présentation et l’équilibre de l’équipe qui le porte, ainsi que le «supplément d’âme», sorte de ressenti très personnel sur ce projet.
Au final, tous les projets sont maintenus. Le jury n’a écarté aucune idée. Outre une évaluation de chacun des projets, les membres du jury ont apporté conseil et suggestion pour faire grandir toutes ces idées.
« Vous avez compris Monaco »
Les étudiants répartis en six groupes ont maintenant six mois pour développer leur
projet et fonder autant de start-up à Monaco. Probablement accueillies dans l’incubateur créé à l’automne dernier, MonacoTech, à Fontvieille. « Tout me paraît utile et réalisable », réagit spontanément le ministre d’État, Serge Telle. Après la proclamation des résultats, le chef du gouvernement princier a exprimé aux étudiants toute sa gratitude: « Je veux vous dire mon admiration pour le travail que vous avez accompli. En quinze jours d’immersion, vous avez compris Monaco et nos besoins. Vous nous montrez ce qui va arriver. Vos idées vont changer la vie des gens, dans l’utilisation des technologies que vous proposez. Maintenant, vous devez travailler sur des business plans car vos projets doivent être rentables. » Et de lancer en guise de mot de conclusion: « Aidez-nous maintenant à faire de Monaco un pays technologiquement en avance. » * Le jury, présidé par le ministre d’État Serge Telle, était composé de Frédéric Genta, Head of Retail Google France ; Luc Belot, ancien député, auteur du rapport sur les smart cities; André Saint-Mleux, administrateur de MonacoTelecom;MartinPéronnet,directeur général de Monaco Telecom; Fabrice Marquet, directeur de MonacoTech ; Thierry Leray, directeur général de Telis Groupe ;Alain Gimenez, directeur Telecoms et Multidedia de Telis; Paul Jolie, conseiller pour le numérique auprès du ministre d’État; Christophe Pierre, directeur des communications électroniques ; Geneviève Berti, directeur de la communication; Laurence Garino, chef de service Welcome Office;GuyAntognelli,directeurduTourisme et des Congrès.