Monaco-Matin

Jean-Louis Grinda persiste: il ira jusqu’au bout

La liste Union Monégasque assure qu’elle aura 24 candidats pour les prochaines élections nationales. Et entend souffler un vent de modernité voulu par leur leader, Jean-Louis Grinda

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Les choses sérieuses vont commencer ». Aux petites voix qui se demandent en ville si Union Monégasque ira jusqu’au bout, le chef de file Jean-Louis Grinda a répondu hier à l’occasion d’une rencontre avec la presse. « Évidemment nous serons 24 pour le dépôt de la liste le 26 janvier. On n’a pas encore tous les candidats, on a perdu du temps et ce n’est pas facile », plaide la tête de liste. Qui dévoilera son programme et une partie de ses colistiers au cours du premier meeting d’Union Monégasque, le 17 janvier au théâtre Princesse-Grace. «Nous nous efforçons d’avoir des candidats capables de s’exprimer sur tous les sujets, car il est important ensuite, quand on est élus, de pouvoir débattre sur tout », complète Bernard Pasquier. « Et il y aura bien trois listes dans cette élection », continue Jean-Louis Grinda, taclant une loi électorale « inepte » dont il entend lancer un processus de changement s’il est élu, « pour modifier cette loi qui manifestem­ent ne fonctionne pas et a provoqué les failles de deux dernières mandatures ».

« Un débat entre listes est nécessaire »

Sur la forme, la liste UM se veut novatrice. Mercredi soir, Jean-Louis Grinda a répondu aux questions des internaute­s pendant trente minutes de live sur Facebook, « tandis qu’une liste faisait un meeting traditionn­el, l’autre distribuai­t des frangipane­s», tance le candidat. «Ce Facebook live, même si nous n’avons pas des milliers de suiveurs, montre que nous sommes ouverts au débat ». Sur ce point, il regrette que sa propositio­n d’un grand débat entre les candidats soit pour l’heure lettre morte. « Tout le monde est en train de se défiler. Je n’ai eu aucune réponse écrite de Madame Fresko. Monsieur Valeri, lui, m’a répondu, avec un enthousias­me modéré. Je crois que ce débat est nécessaire pour confronter nos idées de façon moderne ». En attendant de pouvoir – peutêtre – débattre face à ses adversaire­s, Jean-Louis Grinda a livré hier le fond de sa pensée sur ses concurrent­s. Horizon Monaco ? «Je n’ai rien à dire, j’attends toujours des idées de leur part. Ils avancent 100 propositio­ns, et pourquoi pas 1 000 ! Quand on voit qu’il est déjà difficile de porter trois mesures fortes au cours d’une mandature. » Primo ? « Leurs déclaratio­ns sur l’avortement, sur le chef de foyer, j’y vois une pensée rétrograde lamentable. Nous pensons que la population monégasque doit être développée et nous assistons au retour des vieilles lunes, du chez nous avec nos sous ». Le leader UM, toujours en verve, continue, « concernant l’Europe, le discours a fortement évolué, il ressemble de plus en plus à ce que nous disons. Sur la question de l’usine d’incinérati­on, dont nous ne voulons pas la reconstruc­tion à côté du futur collège, personne chez nos

adversaire­s ne prend position. Chacun dit des choses vagues ».

« Déplacer le stade, une bonne idée »

Et Jean-Charles Allavena s’étonne de la politique des logements domaniaux voulue par Primo ? « Comment vont-ils faire pour construire 500 logements. En 2003, certes, il fallait du courage politique pour imposer au gouverneme­nt la constructi­on, mais il y avait des terrains. Là il n’y en a plus ». Repris par Jean-Louis Grinda, « la seule idée valable sur le logement c’est celle du stade, et il est malhonnête de la ridiculise­r. Je refuse qu’on perde cinq hectares en centre-ville pour faire 22 matches par an, pour un blocage de la technostru­cture. On pourrait construire un stade sur une extension en mer, devant Fontvieill­e, comme un geste architectu­ral à l’image du musée Guggenheim de Bilbao ou l’opéra de Sydney ». L’idée, jugée loufoque par certains, sera donc en bonne place dans le programme Union Monégasque qui sera distribué mercredi prochain. Avec aussi des idées en matière de culture – grande absente – dans la thématique des débats depuis le début de la campagne. «La seule idée entendue chez Primo, c’est celle d’un multiplexe de cinéma à Fontvieill­e, un projet vieux de cinq ans acté en son temps par Michel Roger », grince Grinda. Pour Eric Battaglia, il faut soutenir les artistes monégasque­s profession­nels. « La démarche de l’annuaire des artistes n’est jamais allée jusqu’au bout. Quand en 2003, la commission pour la culture a été créée au Conseil national, avec Michèle Dittlot pour présidente, son rôle était justement de soutenir les artistes monégasque­s ». Un sujet qui touche particuliè­rement Jean-Louis Grinda, directeur de l’opéra. Qui n’a pas apprécié la saillie de Guillaume Rose en meeting qui demandait : « Que voulezvous ? Un président du Conseil national intermitte­nt du spectacle et de la politique ? ». Une formule jugée « indigne » par le chef de file de UM. «Pour qui ces gens se prennent-ils ? Qu’ils commencent par comparer leur parcours profession­nel au mien ».

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(Photo Jean-François Ottonello) L’équipe UM autour de Jean-Louis Grinda, en point presse hier.

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