Jacques-Alexandre Fabre l’enfant de Tourrettes engagé par le tsar Alexandre er Avant
Deux robustes tours carrées dominant un ensemble de bâtiments étagés à flanc de colline : telle est l’étonnante architecture du château de Tourrettes dans le Haut Var. Sa silhouette se découpe sur le ciel lorsqu’on roule sur la route en contrebas qui mène à Fayence. Que vient faire en ce lieu cet étrange château ? Il a été construit dans les années 1 840 par un ingénieur de Tourrettes au glorieux destin, JacquesAlexandre Fabre. La vie étonnante de ce Varois a été reconstituée par l’historien de ce village, Gérard Saccoccini. Né à Tourrettes en 1782, Jacques-Alexandre Fabre entra au collège de Draguignan. Contraint à faire vivre sa famille à la mort de son père, médecin, il abandonne ses études à l’âge de 14 ans. Un parent nommé Fabre comme lui l’engage dans les travaux publics à Draguignan. Cela lui permet de devenir suffisamment érudit pour entrer, lui, le villageois varois, dans la prestigieuse École polytechnique à Paris. Diplôme en main, il revient dans notre région pour construire la route en corniche entre Nice et l’Italie qui passe par Menton. Appelé dans la région parisienne, il creuse ensuite un canal entre les bassins de Jacques-Alexandre Fabre, désigné par Napoléon pour aller refaire les rues de Saint-Pétersbourg.
(Photo DR)
la Loire et de la Seine qui fait l’admiration de tous.
Concevoir un pont sur la Neva : un défi
On se trouve, à l’époque, dans les années des grandes victoires napoléoniennes commencées en 1805 par la bataille d’Austerlitz. Le 14 juin 1807, les Français battent l’armée russe en Prusse orientale, entraînant la signature du traité de Tilsitt. Napoléon 1er et le tsar Alexandre 1er se rencontrent à cette occasion et, au cours d’une conversation,
l’empereur russe dit à peu près ceci à son homologue français : « Les voies de communication sont en piteux état dans ma capitale Saint-Pétersbourg. Auriez-vous en France quelqu’un de compétent susceptible de les réaménager ? » C’est alors que Napoléon Ier proposa la candidature de JacquesAlexandre Fabre. Notre Varois est nommé à la direction pédagogique de l’École des ponts et chaussées de Russie. L’empereur Alexandre 1er le met au défi de concevoir un pont sur la Neva, à SaintPétersbourg, face à la statue équestre de Pierre-leGrand, à un endroit où le fleuve atteint treize mètres de profondeur. Fabre s’exécute. D’autres ponts suivront sur le trajet entre Saint-Pétersbourg et Moscou.
Il fait travailler les habitants de Tourrettes
Jacques-Alexandre Fabre est également chargé de construire des cités d’accueil pour les militaires chargés de contrôler les régions éloignées de l’empire russe ou les pays limitrophes récemment annexés comme la Géorgie, la Finlande, l’Azerbaïdjan, la Bessarabie. Fabre crée des résidences, des casernements, des quartiers entiers. Une fois fortune faite, il retourne au pays natal. Voulant donner du travail aux habitants de Tourrettes qui, à l’époque, sont dans la misère, il décide de construire un château dans son village. Il prend pour modèle celui qu’il a fait édifier dans la région militaire de Saratov sur la Volga. Inachevé à la mort de Jacques-Alexandre Fabre, en 1 844 à l’âge de 62 ans, le château restauré en 1965 est devenu une copropriété. Dans sa puissance architecturale, il rappelle aux visiteurs du Var qu’au XIXe siècle les compétences d’un villageois de Tourrettes avaient su séduire un tsar. De retour de Russie, où il a multiplié les constructions, – ponts, résidences, casernes – pour le compte du tsar Alexandre Jacques-Alexandre Fabre fait construire à Tourrettes, sa terre natale, un château. La bâtisse, à l’état de ruines au début du XXe siècle (ci-dessus), sera restaurée en . (Photos DR) est de ceux qui sont allés voir passer les Rois
Le gâteau des rois, coutume qui date du Xe siècle
Il Depuis l’Antiquité, (sauf une interruption pendant la révolution) dans tous les foyers du comté de Nice, le repas de famille du jour des Rois ne s’achevait jamais sans le fameux gâteau des rois, soit une couronne de brioche coiffée de fruits confits et dans lequel on avait placé une fève sèche. Les enfants étaient chargés de le bénir et de le couper en autant de morceaux que de convives, sans oublier la part de Dieu pour le pauvre qui viendrait taper à la porte. Les morceaux étaient distribués et chacun avait l’espoir de tomber sur la fève qui promet à celui ou celle qui la trouve chance, richesse, pouvoir et vertu. L’assistance déclarait alors l’heureux élu roi ou reine de la fève. Le maître de maison lui laissait alors sa place pour le laisser choisir son roi ou sa reine. Cela fait, on servait à boire à leurs majestés et on criait « Le roi boit ». En 1874, un pâtissier eut l’idée de remplacer la fève végétale par une fève figurative en porcelaine.
Source : Historia n°446, janvier 1984 ; Almanach de la de Provence par Claire Tiévant, Albin Michel.
Mémoire et des Costumes