La Sûreté publique sort d’une année « éprouvante »
À l’occasion des voeux, Richard Marangoni est revenu sur une année 2017 jugée « intense et éprouvante » pour son service, où il assure un « sens du devoir remarquable »
Salle comble hier matin. C’est sûrement le rendez-vous des voeux le plus couru de la Principauté. Le ban et l’arrièreban de la société monégasque se sont retrouvés autour du souverain pour la cérémonie de début d’année de la Sûreté publique. Une cérémonie délocalisée, cette année, dans la grande salle du Musée océanographique, pour permettre la distinction de 19 fonctionnaires, salués pour acte de courage et de dévouement au cours des années 2016 et 2017. Avant cela, le directeur de la Sûreté publique, Richard Marangoni, a comme à l’accoutumée, dressé le bilan de l’année écoulé. « L’année dernière, j’avais débuté mon propos en indiquant que l’exercice écoulé avait été, pour mon service, particulièrement chargé et éprouvant. Mais, je n’imaginais pas que celui-là allait être d’une intensité encore plus marquée ». Références directes aux épisodes qui ont jalonné le calendrier des faits divers de l’année 2017 : braquage spectaculaire chez Cartier, assassinat d’un cuisinier, soupçons de collusion avec des membres de la police dans l’affaire Bouvier/Rybolovlev. «L’année passée aura été éprouvante. Elle aurait pu même se révéler déstabilisante si les personnels de la Sûreté Publique n’avaient pas fait preuve d’une cohésion exemplaire, avec le souci constant d’assurer nos missions de service public avec un sens du devoir et une détermination remarquables », plaide le patron de la police.
«Notre comportement se veut irréprochable»
Qui précise, « le souci de rigueur et de déontologie au sein de la Sûreté publique est un objectif permanent. Au cours de l’année écoulée, l’Inspection générale des services de police a été saisie de dix-neufs dossiers. J’ai moimême été amené à prendre 29 sanctions administratives envers des fonctionnaires de mon service. Est-ce à dire que nous sommes une mauvaise administration ? Est-ce à dire que les personnels sont à montrer du doigt ou qu’ils n’auraient pas les vertus morales suffisantes? Certainement pas ! Cela veut dire que notre volonté d’exemplarité est telle que le moindre manquement est sanctionné. Notre comportement comme notre image se veut irréprochable », assure Richard Marangoni. Qui a renouvelé sa confiance à son état-major (Christophe Haget, Régis Bastide, Rémy Le Juste, Laurent Brauilio, Patrick Reynier et Jean-Raymonde Gottlieb), « des hommes dont l’investissement, l’état d’esprit et la grande cohésion sont dignes d’éloges et sont à citer en exemple ». Une confiance renouvelée aussi par le prince souverain, qui a pris la parole après Richard Marangoni, assurant qu’il savait que « les effectifs de la Sûreté ont été mis à l’épreuve cette année ».
Une nouvelle unité cet été à la gare
« Je leur renouvelle l’expression de ma confiance et de ma gratitude pour leur mobilisation. La sécurité a toujours constitué l’un des atouts de notre pays. Il nous appartient donc de faire bloc pour la préserver. Notre tendance naturelle est d’attendre que la police garantisse notre sécurité. Or, c’est la coopération de tous qui contribue à réaliser notre objectif commun ». Les équipes justement, c’est aussi sur ce point que le patron de la Sûreté a formulé ses voeux pour l’année qui s’ouvre. En 2017, l’augmentation des missions et des charges a été exponentielle au sein des services. « Tous les indicateurs d’activité de chaque division sont à la hausse et le nombre de jours de récupération en retard est arrivé à un niveau qui n’avait jamais été atteint », explique Richard Marangoni. Le plan Sûreté publique 2020, en ce sens, a permis des effectifs supplémentaires (entre 26 et 31) et l’acquisition de matériels techniques. En 2018, parmi les nouvelles mesures, le directeur a évoqué notamment : la réorganisation de la police administrative, suite à un audit, pour sécuriser les procédures et gagner en efficacité ; la modernisation de la police urbaine avec une nouvelle unité créée pour surveiller le site de la gare cet été. Et le début des travaux des réfections du siège de la Sûreté.