Ils avaient provisionné g de cannabis pour leur voyage
De la plante au joint ! C’est la variante la plus simple pour transformer le cannabis en drogue de consommation quand on a décidé d’entreprendre un long périple à travers l’Europe. Deux Slovènes avaient eu cette d’idée de faire une provision de quelque 48 grammes d’herbe afin de rouler tranquillement, sans s’embarrasser à rechercher d’éventuels circuits de fournisseurs dans le flot de la circulation routière. Mais au cours de leur passage en Principauté, le 12 septembre dernier, ils se sont fait coincer, vers 13 h 45, à la place d’Armes. Au cours du contrôle du véhicule immatriculé en Slovénie, les policiers relèvent les identités des quatre passagers. Aussitôt, le conducteur, un gérant de bar quadragénaire, et un passager, mécanicien de trente-sept ans, remettent la drogue aux agents.
«Ils contestent toute consommation »
Au cours de leur audition, les quatre voyageurs déclarent qu’ils ont effectué l’achat massif de chanvre en commun en Italie, en Espagne et à Nice pour leur consommation personnelle. Ils ont payé 400 euros la totalité de la quantité. D’après la décision du Parquet « On n’a pas pu aller au-delà de leurs déclarations », a regretté le procureur. (Illustration Frantz Bouton)
général, seuls les deux prévenus en possession de haschich devaient comparaître devant le tribunal correctionnel pour l’importation, la détention et le transport d’herbe de cannabis sur le
territoire de la Principauté. Comme ils sont absents à l’audience, l’infraction est commentée par le président Jérôme Fougeras Lavergnolle. « Les deux hommes contestent toute
consommation de la drogue à Monaco et assurent ne pas avoir revendu le moindre gramme. Quand les inspecteurs les fouillent, ils sont sur eux, respectivement, 845 euros et 620 euros en petites coupures. Leurs casiers français et monégasques sont vierges. »
« Le constat est tout de même inquiétant »
Le contexte est particulier pour le procureur Alexia Brianti. « Voilà des jeunes incapables de voyager sans se passer de leur consommation de cannabis. Devant la quantité importante et la somme en numéraire, on pouvait avoir des soupçons importants et connaître également le lieu où ces touristes s’étaient fournis en herbe. Mais on n’a pas pu aller au-delà de leurs déclarations. Le constat est tout de même inquiétant d’entendre ces quatre individus décrire leur addiction en affirmant qu’ils sont des consommateurs habituels. » Face à cette banalisation de la drogue, il a été requis deux peines différentes. Quinze jours avec sursis et 500 euros d’amende pour le prévenu qui détenait un peu plus de 6 g d’herbe dans ses poches. De deux à trois mois d’emprisonnement assortis du sursis et 1 500 euros d’amende pour le conducteur qui en possédait 42 g environ. Sans oublier la totale confiscation de la quantité des stupéfiants. Le tribunal suivait les réquisitions les plus hautes du ministère public.