Monaco-Matin

Adrien Maré tient le choc!

Le pilote moto français originaire de Monaco, qui a été « au bord de la rupture », trace sa route en s’accrochant lors de son premier Dakar. Entre espoirs et doutes, il livre ses confession­s

- PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT BELTRAN vbeltran@nicematin.fr

Il existe des périples que plusieurs vies ne pourraient suffire à effacer. Les pistes, le sable, les dunes et les roches d’Amérique du Sud laissent des traces sur le physique et le mental d’Adrien Maré. Mais dans cette 40e édition, le pilote français originaire de Monaco tient bon. Pour son premier Dakar, le trentenair­e se classait 62e dimanche après huit étapes. Le membre du Team Casteu Aventure a pu se ressourcer lundi car la neuvième spéciale, prévue entre Tupiza (Bolivie) et Salta (Argentine), a été annulée par les organisate­urs en raison du mauvais temps. Joint hier matin via l’applicatio­n mobile WhatsApp depuis Salta – ville située à plus de 10600 km de la Principaut­é –, Adrien Maré évoque, d’une voix rassurante et posée, sur fond de moteurs qui tournent, ses difficulté­s, ses réussites et ses espoirs quatre jours avant l’arrivée samedi à Córdoba. Au niveau physique, tout va bien. Il est vrai que les bras et les poignets chauffent un petit peu mais je ne me sens pas trop mal. Bien évidemment, après dix jours accomplis, on commence à sentir la fatigue surtout avec les montées en altitude comme ça a été le cas hier [dimanche, ndlr] à plus de   mètres et à plusieurs reprises. J’ai souffert de quelques maux de tête, également de ventre, de nausées et d’un petit rhume à cause du froid intense. Mais j’ai « Une fois que l’on a été au bout de ses limites, on sait que l’on peut de nouveau relancer la machine », relate Adrien Maré, qui pointe à la place du Dakar après huit étapes.(Photos Team Casteu)

su surpasser ça et depuis notre redescente vers l’Argentine, cela va beaucoup mieux. Le parcours en Bolivie était compliqué avec des étapes et des liaisons très longues. Sur le plan mental, on a quand même beaucoup tapé dedans. L’étape marathon entre La Paz et Uyuni ( km samedi en Bolivie) a été très difficile. J’ai été, à moment donné, au bord de la rupture à cause d’une spéciale très dure et beaucoup

d’eau. C’était très très physique. Je me voyais presque baisser les bras. Heureuseme­nt, je suis bien entouré et je reçois beaucoup de messages. Je suis allé chercher au plus profond de moi pour passer cette étape. Le soir, comme nous étions en marathon, on n’avait pas d’assistance. Il a fallu faire nous-même la mécanique. Malgré quelques chutes ce jour-là, je n’avais pas endommagé la moto par chance.

Le lendemain (dimanche) ,une autre étape de plus de  km nous attendait. Mais une fois que l’on a été au bout de ses limites, on sait que l’on peut de nouveau relancer la machine.

Votre moto KTM  Rally se comporte bien jusqu’à présent ? Pour l’instant, il n’y a rien à dire. Elle marche du feu de dieu. Même si en pleine altitude, on perd un peu du « power ». C’est une perte de l’ordre de  % à chaque tranche de   mètres. À   mètres, il est vrai que j’ai eu l’impression de conduire une  cm alors que c’est une  cm. Je fais vraiment attention de ne pas la faire tomber, surtout sur les pistes dures. Je la ménage un maximum même s’il y a eu quelques glissades dans le sable et dans les dunes molles. Et tous les soirs, les mécanos en prennent soin. C’est extrêmemen­t complexe. Je suis dans le milieu du classement et dans les  premiers selon les jours (Adrien Maré est classé

après huit étapes) donc il y a quand même des traces. Je roule beaucoup à vue et je confirme avec mon road-book pour être sûr de ne pas partir sur de mauvaises pistes. La difficulté augmente lorsque l’on se trouve dans les dunes. En Bolivie, ça allait car on était plus sur des pistes. Mais dès demain en Argentine [hier, ndlr] ,onvade nouveau partir dans des rios Il va vraiment falloir faire attention. * Dans cette 10e étape, entre Salta et Belén (Argentine) – de 797 km dont 373 km de spéciale, les pilotes devront surfer sur un vaste plateau sablonneux qu’ils aborderont en première partie de journée. Sur leur route, ils croiseront les véhicules d’assistance qui cheminent en direction de Belén et auront pour la première fois l’autorisati­on d’intervenir en spéciale. Mais attention, le chrono tourne !

 ??  ?? Comment vous sentez-vous sur le plan physique et mental après huit étapes ? Vous attendiez-vous à vivre une telle épreuve au niveau de la navigation ?
Comment vous sentez-vous sur le plan physique et mental après huit étapes ? Vous attendiez-vous à vivre une telle épreuve au niveau de la navigation ?

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