« C’est un débat sur l’essentiel... »
Johnny Hallyday, décédé le décembre à Marnesla-Coquette (Hauts-de-Seine) et enterré à SaintBarthélemy, aurait dû reposer à Ramatuelle. Le maire de la commune revient sur cette décision avortée. C’est le maire de Ramatuelle, Roland Bruno, qui l’a dévoilé mardi janvier à l’occasion de sa cérémonie des voeux à la population. Le rockeur « m’avait écrit le juillet pour confirmer sa volonté d’établir sa sépulture dans notre cimetière. Et je lui avais répondu favorablement ». Johnny a vécu longtemps sur cette commune, dans sa villa La Lorada. Il était alors devenu un vrai Ramatuellois. Le raisin de ses vignes était transporté à la cave coopérative du village qui avait même sorti une cuvée «La Lorada». Quelques années plus tard, Johnny Hallyday a changé d’avis pour être enterré à Saint-Martin. Il ne rejoindra donc jamais Gérard Philipe, qui lui repose dans le petit cimetière de Ramatuelle depuis . Je crois au débat. Ce sont des sujets personnels, intimes, quelquefois douloureux. Confier cela uniquement aux experts et politiques c’est confisquer une part importante de la réflexion populaire sur ce qu’est l’homme, la dignité, la vie.
Le thème clé selon vous ? La procréation médicalement assistée [PMA] sera pour les femmes célibataires. Je dis bien célibataires parce que ce n’est pas le sujet de savoir si elles sont en couple ou non. L’important est de savoir si la PMA peut être proposée pour des raisons non médicales. Le comité consultatif national d’éthique a rendu un avis un peu plus favorable que son premier avis. On voit qu’il y a matière à débat. Mais débattre uniquement tous les sept ans, ce n’est pas une très bonne règle. Ma proposition était qu’on le fasse au cas par cas, lorsque la société réclame un débat sur un sujet, on se penche dessus. On a l’impression que le débat ne s’arrête jamais. Les décrets d’application, l’appropriation des nouvelles règles: tout cela se fait en plusieurs temps après un débat qui dure lui aussi. Le deuxième danger c’est de se sentir obligé de changer tous les sept ans les lois. Par exemple, on a modifié les règles du don d’organe en , est-ce qu’il faut forcément inventer autre chose sous la pression?
Un «débat apaisé» est-il possible ? On a trois stratégies concomitantes: les jurés citoyens tirés au sort qui se réunissent trois week-ends d’affilée et émettent un avis, l’ouverture d’un site Internet et le débat en région. Ces trois éléments devraient permettre d’aboutir à un débat qui ne sort pas de la réflexion commune et de la confrontation des idées avec conviction et passion. Quoi qu’il en soit, on voit bien qu’il faut qu’on soit capable de s’adapter au cas par cas sur ces thématiques. Il faut que la loi soit claire et d’application souple sur ces sujets-là. On parle de mort, de naissance, de procréation. C’est un débat sur l’essentiel.