« Les Grimaldi ont développé l’urbanisme »
Thomas Fouilleron, directeur des Archives du Palais princier
Directeur des Archives du Palais princier depuis six ans, Thomas Fouilleron revient sur les liens entre Menton, Roquebrune et la Principauté. Dont les destins respectifs se séparent en . À quand remontent les premiers liens entre Menton et Monaco ? Le premier lien s’établit en puisque les Grimaldi, déjà établis à Monaco depuis une cinquantaine d’années, ont voulu accroître leur domaine pour le rendre viable. Il fallait qu’il y ait des ressources économiques. La plaine de Menton, cultivée, avait cet intérêt-là. Les Grimaldi ont acheté cette seigneurie à Manuel Vento. Et, pendant cinq siècles, Menton a été la ville principale sur le plan démographique et économique de la Principauté. C’étaient de là que venaient les ressources économiques et notamment la spécialisation agrumicole. Quelles traces ont laissé les Grimaldi dans le bâti ? Les Grimaldi ont développé l’urbanisme. La rue de Bréa a été tracée par les Grimaldi. Tout comme la basilique Saint-Michel. Le palais de Carnolès a été transformé en un palais d’été sous Antoine Ier. Il y a aussi le vieux palais dans la rue Longue. Le dernier acte de construction des princes à Menton, c’est l’église Saint-Honoré à Monti par Honoré V.
Pour Monaco, qu’a impliqué la perte de Menton? Ça a failli être fatal à Monaco. Mais cela a amené une reconversion vers le tourisme balnéaire, liée aux jeux de hasard alors interdits en France et en Italie, et qui a fait le succès des casinos.