Monaco-Matin

Nice valley «meuble » en espérant l’arrivée d’Ikea

Le centre commercial, ex-Nice one, n’arrive pas à décoller. Cellules vides… et une enseigne sur onze qui a déjà jeté l’éponge. La faute au géant suédois, attendu comme le messie

- par STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Nice valley, de la poussière qui vole dans les travées désertes… On s’attend à voir rouler une botte de paille comme dans les villes fantômes des westerns. » Il ne manque plus que le croque-mort de Lucky Luke… Olivier revient de ce centre commercial, accolé à l’Allianz Riviera, ancienneme­nt Nice one. « Les pauvres commerçant­s, je ne sais pas comment ils font pour s’en sortir », s’interroge ce Niçois. Bienvenue à Nice valley, ce paquebot qui, depuis son lancement en début d’année 2016 n’arrive pas à trouver sa vitesse de croisière… Ce, malgré toute la bonne volonté des commerçant­s. Chaque jour, la grande allée centrale de cette structure à ciel ouvert est quasi déserte. Alors qu’ailleurs, les soldes battent leur plein.

« On est les grands oubliés »

À Nice valley, les commerçant­s à la peine attendent Ikea, la locomotive annoncée, comme le messie (lire ci-contre) . Go sport a déjà jeté l’éponge. L’enseigne a fermé ses portes en début d’année. Entre les cellules vides qui attendent preneurs, dix commerces. En février 2016, le centre, alors Nice one avait levé le rideau avec Afflelou, Jouéclub et Conforama. Quelques mois plus tard avaient suivi : une parapharma­cie, Bleu libellule, Fêter et recevoir, un supermarch­é E.-Leclerc italien et bio, Générale d’optique, Boulanger et

Memphis coffee. Un bar-restaurant où, inlassable­ment, Guillaume, le patron, affiche un optimisme à toute épreuve. C’est bien le seul. Du moins parmi ceux qui ont accepté d’évoquer, sans fard, les problèmes du centre. Guillaume tire la langue, mais y croit toujours : « En juillet, j’ai dû placer mon entreprise sous la protection du tribunal, sinon je ne m’en sortais pas. Mais, j’ai réussi à fidéliser une certaine clientèle. » Le restaurate­ur a la foi : « Dès que le chantier d’Ikea va commencer, j’aurai une belle affluence avec les ouvriers. » Des travaux qui susciteron­t moins de retombées sur les autres enseignes. « Les ouvriers ne viendront pas acheter un canapé ou du maquillage, souffle un vendeur désespéré. Regardez autour de vous, tous les magasins vides qui n’ont pas trouvé preneur. Et regardez : il n’y a pas un client dans le centre ! Si Ikea n’arrive pas très vite, on sera tous morts avant. » Un peu plus loin dans un magasin vide lui aussi, une vendeuse confesse : «Ilya des journées entières où personne ne pousse la porte de la boutique. » Une autre peste : « La mairie nous avait promis de nous faire de la publicité, de la communicat­ion. Vous avez vu quelque chose ? Moi, rien! On est les grands oubliés. Qu’Ikea au moins ne nous oublie pas. » Ikea au deuxième semestre 2019 ?

Après ? Le maire assure : «Jesuis pleinement mobilisé pour que ce projet, très attendu, sorte au plus vite. J’ai d’ailleurs souhaité que la Ville de Nice et la Métropole conduisent de concert avec Ikea et Bouygues une action pour recours abusif devant le tribunal de grande instance de Nice. Nous soutenons également Ikea et Bouygues dans leurs actions en défense devant la cour administra­tive d’appel de Marseille. » La décision de la cour devrait intervenir dans les prochaines semaines. « J’ai, par ailleurs, prévu de m’entretenir très bientôt avec le Président du groupe Ikea afin d’affiner notamment le calendrier des travaux », annonce Christian Estrosi.

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(Photo Cyril Dodergny) À Nice valley, mercredi matin.

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