« Le social, c’est le nerf de la guerre »
Le salon de Christian a totalement été réaménagé par les équipes de l’HAD pour pouvoir accueillir son lit médicalisé. « Voulez-vous qu’on l’enlève à présent que vous allez mieux ? », interroge Pascaline. Non, le septuagénaire n’est pas impatient de le voir disparaître. Conscient d’avoir frôlé la mort, il affronte sa longue convalescence sans appréhension. Le octobre dernier, Christian était victime d’une hémorragie interne, et subissait en urgence une intervention lourde. Il vit depuis avec une poche de colostomie. « J’avais litres de sang dans le ventre », expliquet-il. Le résultat d’une mauvaise observance médicamenteuse ; sous anticoagulants, Christian, qui souffre de troubles du rythme, ne se soumettait à aucun contrôle ni ne réalisait les examens biologiques imposés par ce type de traitement. Il se justifie : « Je n’ai pas les moyens, avec ma petite retraite, de me payer une mutuelle pour couvrir tous les frais. » À leur grande surprise, les équipes de l’HAD ont ainsi découvert que Christian ne bénéficiait pas de l’ALD (Affection de longue durée) Et ce sont eux qui se sont chargés d’instruire le dossier. « Le problème social, c’est le nerf de la guerre », nous souffle Lionel à l’oreille. À ans, Christian doit vivre désormais avec une poche. « J’espère qu’on me l’enlèvera bientôt ». 1. Certaines ALD, qui nécessitent un traitement prolongé et coûteux, ouvrent droit à la prise en charge à 100 % des soins liés à la pathologie.