Quelles attentes liées au développement de la e-santé ?
Qui aime-t-on ? Pourquoi ? Selon Christine Ganneval et Eric Brayer, psychanalystes et co-auteurs d’un livre sur l’amour, la vie amoureuse est un chemin vers soi, vers sa part d’ombre
Parce que l’on aime avec ce que l’on est, et on évolue avec ceux que l’on aime. On est ainsi attiré par des personnes qui vont nous faire évoluer… même si c’est dans la douleur.
L’autre, celui qu’on aime, nous aiderait en quelque sorte à mieux nous connaître ? La vie amoureuse est aussi en effet une méthode de développement personnel. Une des grandes forces de la transfiguration, c’est l’amour. Mais, et c’est encore plus vrai aujourd’hui qu’hier, la vie amoureuse n’a pas toujours pour projet de construire une histoire qui dure.
À partir de quel moment l’amour devient pathologique ? Lorsqu’il y a répétition ; il est alors important de comprendre la charge symbolique de ce qui se répète.
Une illustration ? Une femme se présente en consultation après trois grandes rencontres amoureuses. Elle raconte que son premier compagnon était en errance, un peu marginal, et souffrait d’alcoolisme. Elle va essayer de l’aider, de le réinsérer, de le soigner… mais c’est tellement Lorsque la rencontre amoureuse ne s’en tient pas à l’image, qu’elle ne se calcule pas, mais se vit, elle permet une tranfiguration, selon les deux auteurs. (Photo d’archives P.L.)
difficile qu’elle finit par rompre. Son deuxième compagnon a un profil assez similaire. Lui aussi est réticent à se faire aider, même s’il la sollicite. Et elle est une nouvelle fois victime de violence. Le troisième compagnon a un profil très différent. Il a un bon job, il est stable, bref tout va bien. Mais, très peu de temps après leur rencontre, il perd son travail et se dégrade ; il se met à boire, et comme les deux précédents, devient addict. Cette patiente finit par prendre conscience de ces répétitions. Elle va alors prendre une décision inattendue. Alors qu’elle exerçait jusque-là le métier de couturière, elle ose s’opposer à son père qui attendait d’elle qu’elle reprenne l’entreprise familiale de couture et choisit de suivre une formation d’assistante sociale !
Qu’est-ce que cette histoire enseigne concernant cette femme? Elle a sublimé ce qu’elle a vécu avec ses compagnons. Via ses Le service Système nerveux périphérique muscle et sclérose latérale amyotrophique (SNPM & SLA) du CHU de Nice organisait hier une première journée d’information sur le thème « E-santé au service des maladies chroniques neuromusculaires et neurogénétiques ». Objectif : créer des rendez-vous réguliers entre professionnels de santé, patients, associations, prestataires de santé et start-up sur le thème des nouvelles technologies.
relations amoureuses, elle a rencontré quelque chose d’essentiel dans sa fonction d’aide. Sauf que désormais, avec son nouveau métier d’assistante sociale, elle pose un bureau qui la protège. Aujourd’hui, cette femme est mariée, maman et heureuse. Souvent, on a des exigences : on veut que l’autre réponde à certains critères, physique, groupe social, famille, etc. Or la vraie rencontre amoureuse a quelque chose de magique. De rencontre en rencontre, on se découvre. L’autre nous renvoie à ce que l’on est, et ce que l’on est, ce n’est pas l’image. C’est également une manière de promouvoir les interactions entre partenaires industriels, académiques et cliniques, afin de développer la e-santé au service des maladies neuromusculaires et génétiques, dans une vision qui met le patient au centre de son parcours de santé. Une véritable communication, des interactions ciblées ainsi que le partage d’outils et de bonnes pratiques favoriseront le développement de projets pour
L’image, c’est lassant, dites-vous ? Bien sûr. Quand Beigbeder écrit L’Amour dure trois ans, en réalité, ce n’est pas l’amour qui dure trois ans, c’est l’image. L’image, c’est lorsque l’on parle de l’autre en ces termes : « C’est quelqu’un de bien, il/elle vient d’une bonne famille, il/elle fait bien l’amour…, j’aime bien tout ça chez lui, chez elle.» Le problème, c’est que si on ne va pas au-delà, on s’ennuie, et l’histoire peut s’arrêter.
Pourquoi l’amour fait-il souvent si mal ? Parce qu’il va chercher notre côté obscur, notre part d’ombre, quelque chose à aller travailler. Ce qui n’est pas très agréable (rires). Mais il ne faut pas seulement parler de souffrance ; il s’agit plutôt de quelque chose qui s’oppose à la rationalité, quelque chose de difficile à vivre, qui va nous inciter à nous poser la question : « Pourquoi je l’aime ? » de nouvelles perspectives, au profit d’une meilleure prise en charge des patients. La thématique de cette première édition avait vocation à identifier les interrogations des patients liées à l’usage de la télémédecine. Le service SNPM & SLA gère une file active de plus de 2 500 patients atteints de maladies neuromusculaires venant de la région. Le Centre de référence est attentif à l’intégration des patients et des associations de Le livre raconte l’histoire de Lima et Victor, deux quadragénaires qui ont renoncé à l’amour, et livrent leurs expériences à leur psychanalyste. A travers le récit de cette femme et de cet homme, présentés en parallèle, le roman propose un tour d’horizon de la psychologie amoureuse.
Quelle que soit la décision que l’on prend ensuite : partir, ou poursuivre la relation, on est plus fort.
Pouvez-vous, là encore, illustrer votre propos ? On peut citer l’exemple de cette patiente qui successivement va rencontrer un homme narcissique, puis un obsessionnel, avant de se retrouver dans les mailles d’un paranoïaque ! La première rencontre racontait sa propre fragilité narcissique. Avec le second, elle avait trouvé un compagnon répondant à ses besoins de sécurité. Quant au paranoïaque, qui se présente, au départ, comme l’homme parfait, il avait relancé son désir. D’une histoire à l’autre, cette femme cherchait son désir. L’amour, c’est ce qui permet de réinstaller de la magie dans la vie ; aujourd’hui, tout est calculé, on commande de l’amour, du sexe sur Internet. Alors, oui, même si ça fait mal, il faut y aller. malades dans les domaines de la santé. Ces journées d’information sont le fruit d’une volonté de favoriser le déploiement des nouvelles technologies afin de prévenir, de ralentir l’évolution et l’impact du handicap des malades neuromusculaires. 1. Le service a été récemment labellisé « centre d’excellence européen » et « centre de référence des maladies rares neuromusculaires », « centre de recours et de compétence SLA » ainsi que « centre de compétence maladies neuro-génétiques ».