Monaco-Matin

«Il n’y avait aucun frein à son éclosion ici»

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S’il a dû ronger son frein quelques semaines avant d’intégrer le groupe pro et que ses premières apparition­s ont été «catastroph­iques» selon les observateu­rs, il n’aura fallu que quelques mois pour que le potentiel de George Weah éclate. La juste récompense de qualités intrinsèqu­es sublimées par une assiduité et une implicatio­n exemplaire­s aux entraîneme­nts, nourries d’ambitions élevées et affichées. «Il ne rechignait pas à travailler, c’était un exemple», confirme Jean Petit, alors adjoint d’Arsène Wenger et complice de séances prolongées. «Il me demandait de rester pour faire des reprises de volée et des gammes. Je voulais faire rester des joueurs mais il a refusé. Je pensais que ça l’embêtait que les autres restent pour lui mais un jour il m’a dit : “Toi, tu sais”. Il ménageait la chèvre et le chou. Il était malin, intelligen­t.»

« Il aimait rigoler »

Honnête surtout, et bien plus qu’un « bon camarade » selon Jean-Luc Ettori. «Ce serait restrictif! C’était un super mec, capable d’aider les autres et de ne rien demander pour lui.»

Mais pas un leader. «Le groupe vivait bien et il n’en avait pas besoin. Le patron, c’était le coach. George s’est fondu dans le collectif sans soucis. Il aimait les rapports humains, il aimait rigoler», relate Ettori. «Je n’ai pas le souvenir d’anicroches particuliè­res. »

Ettori : « Glenn Hoddle, c’était son Dieu »

Weah, un ambitieux respectueu­x qui n’aura jamais troublé l’équilibre d’un vestiaire de stars où, sur le front de l’attaque, sévissaien­t déjà des Touré, Hateley et… Hoddle. «Glenn, c’était son Dieu à George»,

tranche Ettori. D’où quelques scènes cocasses, et récurrente­s, narrées par Jean Petit. «Quand Glenn se faisait masser pour récupérer, George était à chaque fois affolé parce qu’il pensait qu’il était blessé. Il lui demandait tout le temps si ça allait. Parce qu’il savait que le ballon arrivait toujours comme il fallait avec Glenn

(rires ).» « Il a vite compris qu’il pourrait l’aider et le faire flamber. Sans égoïsme aucun car il était tellement ouvert et gentil que tout le monde voulait l’aider. Le monde du foot est assez égoïste mais il n’y avait aucun frein à son éclosion ici», juge Ettori. Et Jean Petit de parfaire le portrait bienveilla­nt du nouveau président du Liberia : «La dernière fois qu’il est venu, il est tellement affectueux que quand on est allé se balader en ville, puis au stade, il me donnait la main… En signe d’amitié et de respect.»

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