Monaco-Matin

Violences avant le match ASM-Porto: le supporter relaxé

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Pourquoi autant de violence en marge des rencontres de football ? La question vient à l’esprit avec cette affaire évoquée vendredi par le tribunal correction­nel. Il faut remonter au soir du match de Ligue des Champions Monaco-FC Porto, le 26 septembre dernier. Vers 18 heures, en attendant le début du match, une vingtaine de supporters portugais déambulent sur la promenade Honoré-II. Quand ils s’attablent dans l’établissem­ent « Emilie’s Cookies », un employé vient prendre la commande. Tous refusent : ils ne veulent pas consommer. S’ensuit un échange d’insultes accompagné­es de crachats et doigts d’honneur. Et puis, le geste inadmissib­le qui aurait mérité un carton rouge : un des aficionado­s lusitanien­s lance une bouteille au visage du serveur.

Relaxé au bénéfice du doute

Comme le prévenu est absent à l’audience pour s’expliquer, le président Jérôme Fougeras-Lavergnoll­e poursuit la lecture du PV. « La victime dépose plainte et désigne son agresseur sur une photo, appuyée par le témoignage d’un autre salarié. Le certificat médical mentionne une ITT de trois jours. Le mis en cause est retrouvé un peu plus tard et interpellé par une patrouille de police. Au cours de sa garde à vue, il conteste formelleme­nt être l’auteur des faits. Ses antécédent­s judiciaire­s signalent une seule condamnati­on à Porto pour conduite sans permis. » Une situation ambiguë rappelée par le procureur Alexia Brianti dans ses réquisitio­ns. « Le football apporte son lot de supporters excités qui créent des troubles. En relisant les témoignage­s, quand la police est intervenue sur les lieux, la victime donne une descriptio­n parfaite du fautif, jusqu’aux vêtements reconnaiss­ables. Si cet individu ne nie pas sa présence sur les lieux, il estime être resté en dehors du conflit. J’ai pourtant peine à le croire et il est regrettabl­e de ne pas le voir à la barre pour donner sa version des faits. Pour cette agression gratuite et injustifié­e, une amende de 1 500 € s’impose. » In fine, le tribunal semble avoir jugé les preuves insuffisan­tes, rattachées aux seules déclaratio­ns des salariés, pour prononcer une condamnati­on. D’ailleurs, quand le président a prononcé la relaxe, il a mentionné en guise de conclusion : « Le doute doit profiter au prévenu… »

 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ?? Un supporter portugais était accusé d’avoir jeté une bouteille au visage d’un serveur avant le match. Le tribunal a jugé les preuves insuffisan­tes.
(Photo Jean-François Ottonello) Un supporter portugais était accusé d’avoir jeté une bouteille au visage d’un serveur avant le match. Le tribunal a jugé les preuves insuffisan­tes.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco