Attentat dans un hôtel de Kaboul : au moins morts
Au moins 18 personnes, dont 14 étrangers, ont péri dans l’attaque dans la nuit de samedi à dimanche de l’hôtel Intercontinental à Kaboul, selon un nouveau bilan de cet attentat revendiqué par les talibans. « Quatorze étrangers et quatre Afghans ont été tués », a déclaré un porteparole du ministère de l’Intérieur, Najib Danish, à la chaîne Tolo news, sans préciser les nationalités. L’attentat, qui a duré une douzaine d’heures, a été revendiqué par les talibans. « Plusieurs Ukrainiens » figurent parmi les victimes, a déclaré de son côté un responsable du ministère des Affaires étrangères à Kiev, Vasyl Kyrylych, sans donner de nombre exact. « D’autres informations seront annoncées lundi matin », selon un communiqué du même ministère.
Un commando de six hommes armés
La violence de l’attaque laissait d’emblée craindre un bilan beaucoup plus lourd avec des assaillants dépeints comme tirant à vue dans la salle à manger avant de forcer les chambres pour prendre des clients en otages, parfois immédiatement abattus. Ils avaient en outre déclenché un incendie au quatrième étage qui a duré une bonne partie de la nuit. Selon M. Danish, le commando était composé de six hommes. L’attaque n’a pris fin que plus de douze heures plus tard, vers 9 h 30 hier, une fois les assaillants abattus par les unités afghanes avec le soutien de la coalition occidentale sous mandat de l’Otan – la Norvège notamment a annoncé avoir contribué au dénouement.
Revendication par les talibans
Le porte-parole des talibans Zabiullah Mujahid a revendiqué l’opération dans un message affirmant que l’hôtel était « plein d’envahisseurs américains et d’autres nationalités » et que l’attaque a tué des « dizaines » d’entre eux. Selon M. Danish, « le commando est arrivé par le nord pour entrer dans l’hôtel par la cuisine avant de gagner le hall où il a ouvert le feu sur les clients et les gardes de sécurité ». L’électricité a été coupée dans le quartier et l’hôtel, situé sur une colline de l’ouest de Kaboul, plongé dans l’obscurité toute la nuit à l’exception de hautes flammes qui s’échappaient du toit. Au terme d’une nuit de cauchemar, le jour s’est levé sur la façade en partie noircie du bâtiment. Un comptable de l’hôtel qui s’est échappé grâce à sa connaissance des lieux a mis en cause la sécurité de l’hôtel, affirmant que « les gardes se sont sauvés sans combattre, ils n’ont pas riposté, ils n’avaient aucune expérience ». Selon M. Danish, une nouvelle compagnie privée était chargée depuis début janvier de la sécurité de l’hôtel, jusqu’alors assurée par les forces gouvernementales. « Nos équipes enquêtent pour comprendre comment les terroristes se sont infiltrés. S’il y a eu des négligences, elles seront sanctionnées ».