Le SPD allemand approuve le principe d’une coalition avec Merkel
Les sociaux-démocrates allemands ont approuvé, hier, dans la douleur, le principe d’une coalition avec Angela Merkel, une décision qui rassurera en Europe même si l’imbroglio politique sur la formation du gouvernement est loin d’être résolu. Dès le début de la semaine, le SPD de Martin Schulz et les conservateurs dirigés par la chancelière allemande vont commencer des négociations en vue d’un « contrat de coalition », feuille de route du futur gouvernement. Au mieux, ce dernier pourrait prendre ses fonctions mi-mars, soit six mois après les législatives qui ont laissé la première puissance européenne sans majorité évidente.
Une courte victoire
Mais c’est sans enthousiasme que les sociaux-démocrates se lancent dans la discussion, les délégués du parti n’ayant approuvé qu’à 56 % la tenue de ces pourparlers. Le chef du SPD avait lancé dimanche un vibrant appel aux 642 délégués pour leur demander de voter oui. « La république nous regarde, et je sais que des gens à travers toute l’Europe regardent aujourd’hui le SPD », a dit juste avant le scrutin l’ex-président du Parlement européen. Peu après sa courte victoire, il s’est dit « soulagé », reconnaissant que « le résultat montre qu’on a dû se battre ». Ce vote ne signifie pas pour autant que l’Allemagne sera dirigée comme en 20052009 et 2013-2017 par une grande coalition. En effet, le résultat des négociations entre SPD et CDU/CSU sera soumis aux militants du SPD.
La base du parti divisée
Comme les délégués, la base du parti est très divisée sur l’opportunité de gouverner de nouveau sous la houlette de la chancelière, au pouvoir depuis 12 ans. Pour une partie de la base du SPD, la grande coalition fait figure d’épouvantail, car seule la chancelière semble avoir profité de ces expériences gouvernementales communes. Les sociaux-démocrates ont été laminés aux législatives de septembre (20,5 %) et sont depuis en chute dans les sondages. Par ailleurs, la gauche du parti considère que lors des pourparlers préliminaires, les chefs du SPD ont déjà fait trop de concessions aux conservateurs sur la santé, la politique migratoire ou les finances publiques. M. Schulz a d’ailleurs promis dimanche de négocier fermement sur ces points et de permettre au bout de deux ans de dresser un bilan pour éventuellement se retirer de la coalition. La décision du SPD reste un soulagement pour les partenaires européens de l’Allemagne, la France en tête.