Monaco-Matin

Pourquoi l’internatio­nal crée de la croissance en France Ça buzze

Le marché extérieur est une voie de croissance. Les cinq arguments d’Exatec ATM PME de Menton, spécialisé­e dans les distribute­urs à l’adresse de ceux qui hésitent à y aller

- CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

Le gouverneme­nt veut renforcer les exportatio­ns françaises. Il fixe la barre à 200 000 entreprise­s à l’internatio­nal en 2022. Elles sont 135 000. Il va falloir y aller en marche forcée. La Côte d’Azur est-elle en mesure d’entrer dans la dynamique ? L’événement Tous à l’internatio­nal – qui se déroulera ce jeudi 25 janvier à la CCI de Nice Côte d’Azur à l’initiative des Conseiller­s du commerce extérieur – plaide pour elle. Les arguments de Thierry Boucard, entreprene­ur mentonnais qui réalise 85 % de son chiffre à l’internatio­nal et qui participe à l’événement pour témoigner et recruter.

. Des marchés à prendre

À la question pourquoi y aller, Thierry Boucard invite à se demander pourquoi ne pas y aller. Exatec ATM, son entreprise, est spécialisé­e depuis dix-huit ans dans les distribute­urs automatiqu­es reconditio­nnés. Elle achète des automates bancaires en fin de vie pour nourrir le marché des pièces détachées ou les revendre une fois refaits à neuf dans son usine de Menton. «Je suis dans la production industriel­le et notre marché est mondial. Ne travailler que le marché intérieur revient à me limiter commercial­ement, argue le dirigeant. Aller à l’export agrandit le potentiel d’affaires. C’est d’autant plus vrai sur un produit de niche. Ce qui est souvent le cas dans le tissu azuréen. »

. Diminuer sa dépendance

« Il faut partir de son produit. Qui en a besoin sur la planète? C’est l’usager qui définit le terrain de jeux, estime Thierry Boucard. Rien que dans un fuseau horaire de plus ou moins deux heures, on a un milliard d’habitants.» Selon lui, s’attaquer à un maximum de zones géographiq­ues différente­s répartit le risque : «J’augmente le nombre de mes clients, je diminue ma dépendance vis-à-vis de l’un ou l’autre. S’il y a une crise dans un pays, au pire, il ne représente que quelques pourcents du chiffre d’affaires.» Chez Exatec, l’Europe pèse 30 % ; l’Afrique 45 % ; le Moyen-Orient 5 % et les Dom-Tom 5 %. « Mes salariés sont payés à 85 % par l’étranger. Ça veut aussi dire que si j’étais resté sur le marché intérieur, mon activité ne serait que de 15 %, on ne serait pas vingt salariés. »

. Des réseaux d’accompagne­ment existants

L’internatio­nal fonctionne par effet domino. « Les clients satisfaits vous recommande­nt. Les petits pays sont porteurs. Ils n’ont pas l’habitude d’être dragués. L’Afrique anglophone a un potentiel de développem­ent de 1 à 10. Un pays comme l’Éthiopie, c’est cent millions d’habitants. Les salons profession­nels sont porteurs aussi. En France comme à l’étranger. Ça permet de travailler son réseau. Beaucoup d’organismes peuvent aider à l’export, les CCI par exemple ont des conseiller­s dédiés. Participer à des missions collective­s dans un pays permet de mettre le pied à l’étrier. »

. Une image positive

«L’image de la France est superbonne à l’internatio­nal. N’oublions pas que la France est le 5e exportateu­r mondial. Alors que nous n’avons pas de pétrole. Le made in France a une vraie valeur à l’export. On a une réputation de sérieux et de rigueur, avec un côté latin qui donne un avantage sur l’Allemagne. On a le même niveau d’anglais que nos interlocut­eurs ; ça équilibre la relation. Les PME sont appréciées pour leur humilité, là où les grands groupes sont taxés d’arrogance. L’image de Macron, sa jeunesse, son dynamisme, son respect pour la planète, a un effet waouh à l’étranger. Pourquoi ne pas en tirer profit ? » Ceci dit, l’internatio­nal s’envisage sur le long terme. « Quand on mise sur une zone, la première année, on laboure ; la deuxième on sème, la troisième, on peut envisager de récolter. Il faut s’attendre à devoir insister. Et faire preuve de flexibilit­é. Ce pays exige une facture tamponnée à cinq exemplaire­s ? OK. Il faut être ouvert. »

. Être à l’attaque plutôt qu’en défense

«Dans une PME, c’est comme en sport. Si on n’est pas à l’attaque, on ne se crée pas d’occasion de marquer des buts. » Pour Thierry Boucard, l’export n’est pas un chemin facile mais c’est une nécessité. «Il y a des règles douanières, des cultures à connaître. On n’est pas dans la ligne droite. On a des surprises. Parfois mauvaises mais souvent bonnes. Les marchés s’avèrent plus petits, les contrats retardés? L’inverse se produit aussi. L’effort est récompensé. La concurrenc­e étrangère est en attaque sur notre territoire. Nous aussi, allons sur son terrain. Allons explorer ses marchés. »

 ?? (Photo C.L.) ?? L’internatio­nal pour Exatec ATM ? Une solution d’expansion qui lui permet d’être à vingt salariés et d’envisager de doubler l’effectif d’ici trois ans en explorant l’Afrique anglophone.
(Photo C.L.) L’internatio­nal pour Exatec ATM ? Une solution d’expansion qui lui permet d’être à vingt salariés et d’envisager de doubler l’effectif d’ici trois ans en explorant l’Afrique anglophone.

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