Boom de l’intérim
À la fin de l’automne, les chiffres officiels faisaient état d’une forte croissance dans l’emploi intérimaire (+15,9 % entre 2016 et 2017). Une tendance à suivre.
Depuis 2017, plus de 700 000 emplois intérimaires ont été créés en France. Une évolution qui touche tous les territoires et augure, selon les experts, une prochaine stabilisation de l’emploi.*
Un contrat à la loupe
Selon l’Insee, « le travail intérimaire consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d’une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l’entreprise de travail intérimaire (ou de travail temporaire) ». C’est donc une relation entre trois acteurs, qui implique la conclusion de deux contrats : mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et mission (entreprise de travail temporaire et salarié). La législation française encadre de façon précise les conditions de recours à l’intérim (cf. outils). Depuis 2005, la loi de Cohésion sociale a ajouté deux cas de recours à l’intérim : faciliter l’embauche des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles, et assurer un complément de formation professionnelle au salarié. Il est également possible de conclure avec son entreprise de travail temporaire un contrat à durée indéterminée (cf. outils). Si l’intérim pose encore question, c’est un mode de travail apprécié de ceux qui recherchent un fonctionnement souple. « Avant d’être embauchée en CDI dans l’entreprise où je travaille actuellement, j’intervenais en tant qu’intérimaire. Cette mission était assez régulière et j’en avais d’autres, principalement dans le milieu
de la production, en usine. Ce système était peut-être moins stable, mais je m’y retrouvais financièrement et j’aimais découvrir différents univers. J’ai beaucoup appris durant mes années d’intérim et acquis des compétences qui me servent aujourd’hui. Je pense à reprendre ce rythme, maintenant que je n’ai plus autant d’impératifs (enfants, crédits) », détaille Nathalie, employée dans un service de production à Grasse. En témoigne la croissance observée dans tous les secteurs d’activité en octobre 2017, au niveau national : +50 % dans l’industrie, +14,9 % dans les services, +13,4 % dans les transports, +12,7 % dans le BTP et +9 % dans le commerce. Ouvriers non qualifiés et qualifiés, cadres en fin de carrière et professions intermédiaires en profitent, et nombreuses sont les PME à choisir des moyens innovants pour recruter rapidement :
plateformes digitales de matching, dématérialisation de l’administratif, applications.
État des lieux en Paca
Selon les chiffres de l’Observatoire de l’intérim et du recrutement, dans la région, on compte 36 951 personnes en intérim. En 2017, la croissance s’est poursuivie dans tous les secteurs. L’industrie est l’une des branches qui recrutent le plus de salariés intérimaires en Paca (31,4 %), avec les services (20,8 %) et le BTP (19,4 %). L’Observatoire régional des métiers de Paca souligne que les transports et l’entreposage,
l’hébergement et la restauration, mais également les activités financières, d’assurance ou immobilières ont nettement bondi en 2017. La construction a connu une croissance particulièrement marquée, et les besoins y sont nombreux, comme dans l’industrie où les ouvriers qualifiés (fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques, machines ou industriels) sont très recherchés.