Le voleur: «C’est mieux ici qu’à la Fnac de Nice»
Scène assez surréaliste, vendredi dernier, à l’audience de flagrance du tribunal correctionnel. Dans le box, encadré par du personnel pénitentiaire, un Congolais d’une trentaine d’années à la coiffure rasta se montre plutôt insolent quand il doit s’expliquer. Alors que ce prévenu, menotté, est là pour répondre d’un vol à la Fnac de Monaco, il indique à la collégiale qu’il gardera le silence puisqu’il a été mis en prison. «Je ne parlerai pas. Je n’ai rien à dire », lance-t-il aux juges avec un air suffisant. Dès lors, le président Florestan Bellinzona décrit l’infraction sans être interrompu. « Mardi 16 janvier, vers 13h, les policiers sont alertés qu’une personne est sortie du magasin du centre commercial du Métropole avec une console de jeux et un casque audio, encore munis des antivols. Ce qui a déclenché le signal d’alarme à sa sortie. Il y en a pour une somme de 479 €. Au cours de votre garde à vue à la Sûreté publique, vous avez expliqué être venu à la Fnac de Monaco parce que les produits sont meilleurs que dans le magasin de l’avenue Jean-Médecin, à Nice. Ils sont donc plus faciles à revendre… » Et de poursuivre : « Vous êtes en état de récidive légale car vous avez été condamné le 10 février 2017 pour la même infraction, toujours à la Fnac de Monte-Carlo. Aller en prison semble un moindre mal pour vous. En France, vous avez fait quatre fois de la détention pour vols avec violence, menaces et outrages. » Après avoir rappelé que le prévenu est célibataire et sans profession, le magistrat passe la parole au premier substitut Olivier Zamphiroff pour ses réquisitions.
Quatre mois de prison ferme
Le représentant du parquet
général rappellera rapidement que les faits sont très clairs avec «une personne dont le parcours professionnel est de voler dans les magasins. Comme c’est un récidiviste, il ne faut pas s’en tenir à des peines qui lui laissent un sentiment d’impunité. Il y a un système mis en place: appliquons les six mois d’emprisonnement ferme pour dépasser le stade de la peine symbolique ». Sans avocat pour plaider sa défense, le tribunal, après en avoir délibéré, condamnera le prévenu à une peine de quatre mois de prison ferme.