Les gardiens de prison poursuivent le mouvement
Les forces de l’ordre sont intervenues hier vers 9 h 45 devant la maison d’arrêt de Nice pour déloger les manifestants. Les agents niçois de la pénitentiaire, en grève depuis plusieurs jours, étaient massés devant l’entrée, brûlant des palettes, chantant la Marseillaise. Pour la forme, les grévistes se sont attroupés, se serrant les uns aux autres comme un pack de rugby. Malgré cette bousculade, l’évacuation de l’entrée de la maison d’arrêt s’est déroulée sans incident, dans une forme de respect mutuel. L’intervention s’est déroulée sur réquisition du directeur de la maison d’arrêt, et instruction du préfet.
Des syndicats mobilisés
Situation plus calme, hier, à la maison d’arrêt de Grasse. Après avoir bloqué l’entrée, les manifestants ont levé le camp dans la matinée. Mais les syndicats sont plus que jamais mobilisés. « Nous sommes là pour crier notre colère, nous avons agression sur agression, encore hier et avanthier, on ne tient plus », s’insurge Anthony Lequeux, délégué Force ouvrière et Nordine, délégué UfapUnsa, à Nice. « Au niveau du ministère, rien n’avance. Les trois organisations syndicales ont quitté mardi la table des négociations. Nous durcissons le mouvement nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout. » Constatant l’intervention des forces de l’ordre, Anthony Lequeux s’est avoué désabusé : « C’est l’état contre l’état, on trouve ça dommage de nous envoyer des collègues forces de l’ordre pour nous déloger. » Pour le directeur départemental de la sécurité publique, Patrick Mairesse, présent sur place, cette intervention était rendue nécessaire pour le bon fonctionnement de la maison d’arrêt. « Nous les avons écoutés longuement, nous intervenons dans un esprit constructif. Nous ne voulons pas aboutir à des extrémités comme on a pu le voir ailleurs. Localement nous souhaitons que cela se passe dans une ambiance sereine et un climat de confiance. Il faut également assurer la sécurité du personnel au sein de l’établissement et permettre les relèves, et veiller au bon fonctionnement de la justice afin qu’un report d’extraction n’amène pas à une libération, car ce n’est pas le but recherché. » La maison d’arrêt de Nice sera de nouveau bloquée ce jeudi matin, tandis qu’à Grasse, les agents ont voté pour un mouvement au sein de l’établissement. Dans un courrier adressé aux directeurs de prison, l’administration pénitentiaire a averti hier qu’elle réclamait des sanctions contre les grévistes.