LR : « On ne me caporalisera jamais ! »
Il a répondu à leurs questions
Une expérience interne, observée de façon précise. Sur le fond, je compare les grandes villes de la région : Avignon, Nice, Aix, Marseille. Est-ce que vous trouvez que dans cette ville, le traitement des déchets, de la circulation, de l’économie, des cités sont à la hauteur d’une ville de cette dimension ? Moi je vous dis non. Quand on est en train de travailler sur les dossiers européens, je n’ai pas un seul dossier éligible de Marseille déposé. C’est normal ? Les exemples ne manquent pas.
Vous avez dit : il montrera à la fin que c’est un mauvais maire parce qu’il n’a pas préparé sa succession. Un élu local doit-il préparer sa succession ? Les sorties sont intéressantes… Et on doit choisir sa succession quand on veut laisser une trace dans l’histoire d’une ville. Vous préparez votre sortie en pensant que quelqu’un va continuer votre oeuvre. Là, on ne sait pas...
Quand vous le voyez à la manoeuvre avec Christophe Castaner, estce que vous vous dites que vous descendrez dans l’arène pour arbitrer la course à la mairie entre le député marseillais Mélenchon et Castaner ? Je ne brigue rien du tout. Je fais de la politique. Jean-Claude Gaudin n’est pas le seul à pouvoir parler au nom de mon camp politique. J’ai un projet, j’ai une équipe et je ne suis pas candidat ! Forcément, ça complique un peu la situation pour tous les prétendants.
Votre camp s’est doté d’un nouveau chef. Laurent Wauquiez va-t-il redresser la situation chez Les Républicains ? La région ne change pas de nom mais l’acronyme peut disparaître. Paca est très désagréable à prononcer, il n’a aucun sens. Si on veut se développer à l’international comme en France, il est indispensable d’avoir une guerre marketing. Pour renforcer notre attractivité, nous pouvons nous appuyer, dans notre région Sud, sur un capital et sur un Nous verrons bien. Je crois fondamentalement que dans le débat politique, médiatique et institutionnel, la droite et la gauche existent partout en Europe. En France, Macron a fait exploser tout ça. Et la première chose qu’il fait ensuite, c’est d’exploser les partis pour bâtir le sien. Or tout le monde n’est pas macroniste ! C’est possible, mais laissons-lui une chance. La droite européenne à laquelle j’appartiens représente des sensibilités diverses. Pour autant, nous faisons partie de cette même droite, et quand on se parle, on se doit de trouver une solution. En revanche, si le fait de se parler fait cacophonie, c’est une erreur. Et si la volonté de nous caporaliser est faite par potentiel. Nous disposons de % de parcs naturels, de % d’espaces boisés, de kilomètres de côtes, et de plus de jours de soleil par an. Pour favoriser le tourisme, après Provence et Côte d’Azur, nous lançons d’ailleurs cette semaine la marque Alpes. Nous disposons aussi d’industries fortes avec Airbus Helicopters, de la première université francophone au monde (Aix-Marseille). S’agissant des nouvelles technologies, nous sommes une des régions les plus dynamiques en termes de Demain, à Marseille, la Région dresse le bilan et les perpectives des Assises de l’environnement, de l’énergie et de la mer de . Elles rejoignent le plan Climat lancé fin . A partir de midi, le public peut découvrir quatre actions réalisées depuis, dans quatre domaines : alimentation et circuit court dans les lycées, lutte contre le charançon rouge qui tue les palmiers, les ports propres et le photovoltaïque qui fait l’objet de l’appel à projets Smart PV .
Vous allez remettre le prix de la « COP d’avance » à la ville de Châteaurenard et Maud Fontenoy, vice-présidente, celui de M. Wauquiez ce sera aussi une erreur. On ne me caporalisera jamais, j’ai passé l’âge. Je pense qu’il se donne du mal, il s’applique. Très vite, les échéances électorales vont arriver : j’espère qu’il aura structuré notre parti de manière à montrer ce qu’est notre famille politique : des gens ouverts aux autres, avec une certaine vision de notre société Nous avons d’excellentes relations, Christian Estrosi et moi. On se connaissait depuis les rangs du RPR. Il m’a beaucoup soutenu à l’époque des régionales que j’ai perdues face à M. Vauzelle. Nous avons gagné un combat très difficile la dernière fois et avons passé mois ensemble pour redresser la région. On se bat ensemble pour nos territoires. levée de fonds et d’inventivité. Si nous voulons que notre région soit plus attractive, il faut que le plan climat [adopté dans notre région en novembre dernier, ndlr] fasse de nous la vitrine des accords de Paris. Vingt pour cent de notre budget sera consacré à l’environnement, au service de l’économie et de l’emploi, % d’ici à la fin du mandat. Par ailleurs, nous sommes la seule région en Europe à avoir obtenu millions pour un plan de développement de traitement des déchets dont millions pour les petites communes du Var. Je ne fais pas de chèque. Je suis dans une démarche de prise de conscience collective concernant la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de l’environnement. Des gens font un travail remarquable et globalement, à la sortie, cela crée des projets ou des travaux qui se financent. Ils seront soutenus financièrement. La Région n’est pas le tiroir-caisse des autres collectivités. On donne du sens, une perspective et une raison de fonctionner. J’ai même vu Gérald Darmanin [ministre de l’Action et des Comptes publics, ndlr] qui m’avait assuré qu’il allait régler ce problème personnellement. Je ne suis pas près d’oublier ce qu’il m’a proposé et je suis en train de le harceler pour que l’on puisse ouvrir le poste du Castellet. L’ouverture pendant six mois, cette année, de la Môle est une petite victoire. Mais ce n’est pas suffisant. Le Grand Prix de F au Castellet, cet été, va créer emplois directs et indirects, sans compter l’image véhiculée au plan international. Tous les hôtels sont réservés. On ne peut pas atteindre une dimension internationale grâce à un Grand Prix qui viendra ici pendant ans, et ne pas se débrouiller pour ouvrir cet aéroport à l’international. On ne lâchera pas. Renaud Muselier a été interrogé par Denis Carreaux, directeur des rédactions ; Patrice Maggio, directeur adjoint des rédactions ; Régine Meunier, grand reporter, et Karine Michel reporter politique.